Roland Berger, qui a mené campagne auprès des gouvernements et entreprises de l'Union européenne pour récolter les soutiens nécessaires à ce projet, a dit au Corriere della Sera espérer que la nouvelle agence, entité à but non lucratif qui devrait prendre la forme d'une fondation, pourra être prête "au premier semestre ou au cours des neuf premiers mois de l'année".

Il espère avoir levé d'ici là les 300 millions d'euros de capitaux nécessaires auprès d'investisseurs européens, écrit le quotidien italien.

"Le modèle proposé est celui d'une agence dont le service est rémunéré par les clients, qui souhaitent avoir des résultats objectifs et fiables", explique Roland Berger.

Markus Krall, associé du cabinet Roland Berger qui supervise plus particulièrement la création de l'agence, déclare de son côté qu'elle se différenciera de ses concurrentes en endossant la responsabilité de ses analyses, rapporte le journal allemand Euro am Sonntag.

Cela signifie que les clients pourraient lui demander des dédommagements, ce qui, selon Markus Krall, apportera une "forte incitation" pour fournir une analyse la plus exacte possible.

"Actuellement les notes de crédit sont, du point de vue légal, une pure opinion et ne sont sujettes à aucune (loi) sur la responsabilité", fait-il valoir.

Sur fond de crise de la dette en zone euro, nombre de dirigeants européens critiquent Standard & Poor's, Moody's et Fitch Ratings, jugeant que les trois agences ont été trop promptes à dégainer l'arme des abaissements de notes malgré la mise en oeuvre de mécanismes de secours et de plans d'austérité.

La semaine dernière, S&P a abaissé vendredi la note de la moitié des pays de la zone euro et ôté son précieux triple A à la France, disant s'interroger sur la stratégie des dirigeants politiques des pays de l'euro face à la crise.

Selon Euro am Sonntag, la future agence voulue par Roland Berger sera de droit néerlandais et a reçu des marques de soutien de la part de la Commission européenne et de gouvernements européens, mais aussi de la Chine et du monde arabe.

Michel Rose et Christiaan Hetzner, Jean Décotte pour le service français

Valeurs citées dans l'article : FIMALAC, The McGraw-Hill Companies, Inc., Moody's Corporation