TUNIS, 17 novembre (Reuters) - Un deuxième salafiste en grève de la faim dans une prison tunisienne est mort samedi, ont annoncé son avocat et le ministère de la Justice.

Emprisonné à la suite de l'attaque de l'ambassade des Etats-Unis à Tunis le 14 septembre, Mohamed Bakhti est décédé dans un hôpital, deux jours après la mort de Béchir Golli, un étudiant de 26 ans.

Ces deux hommes faisaient partie de dizaines de salafistes en grève de la faim pour protester contre leurs conditions de détention.

"C'est une honte que des Tunisiens meurent en prison après la révolution", a dit son avocat, Anouar Aouled Ali, à Reuters.

Vendredi, le ministre de la Justice, Nourredine Behiri, a dit regretter la mort de tout Tunisien. Il a affirmé que les autorités avaient tenté en vain à plusieurs reprises de convaincre les deux hommes de se ré-alimenter.

Après le renversement en janvier 2011 du régime autocratique de Zine ben Ali, les islamistes d'Ennahda ont remporté les élections et ont formé une coalition gouvernementale avec deux partis laïques.

Le gouvernement est désormais pris entre deux feux, entre les salafistes exigeant l'application stricte de la loi islamique, la charia, et les laïcs excluant toute évolution en ce sens de la société tunisienne. (Tarek Amara, Bertrand Boucey pour le service français)