MADRID (Reuters) - La Banque centrale européenne (BCE) ne révisera pas son objectif d'inflation de 2% à moyen terme, sous peine d'entamer la crédibilité de l'institution, a déclaré lundi son vice-président Luis de Guindos, en réaffirmant la détermination de la banque à poursuivre la remontée des taux pour tenter de restaurer la stabilité des prix.

"Je peux dire que nous n'allons pas revoir (l'objectif), encore moins lorsque notre inflation est à 10%", a-t-il dit lors d'un événement à Madrid. "Cela enverrait un message qui générerait beaucoup d'incertitude et les banques centrales comptent sur leur crédibilité (...) c'est la dernière chose à faire."

"Il y aura d'autres hausses de taux d'intérêt, jusqu'à quand, je ne le sais pas. Je suis absolument honnête, je ne le sais pas", a ajouté Luis de Guindos.

Peter Kazimir, le gouverneur de la Banque de Slovaquie, a également déclaré que les perspectives d'inflation exigaient que la BCE poursuive le resserrement de sa politique monétaire.

"La volonté de poursuivre avec détermination devra être maintenue au moins les six prochains mois", a déclaré Peter Kazimir dans un communiqué. "La perspective actuelle de l'inflation future, que nous ne voyons même pas revenir à l'objectif en 2025, nous oblige à procéder très vigoureusement".

La BCE a décidé jeudi de ralentir le rythme de la hausse de ses taux d'intérêt mais elle a souligné que le resserrement de sa politique devrait être prolongé et annoncé qu'elle commencerait en mars à réduire les liquidités fournies au système financier, une arme supplémentaire dans sa lutte contre l'inflation.

(Jesús Aguado à Madrid avec Emma Pinedo; Robert Muller et Jason Hovet à Prague, version française Laetitia Volga, édité par Kate Entringer)