Le président de la Banque centrale européenne (BCE) s'est déclaré convaincu jeudi que la situation générale pour l'euro serait bien meilleure en 2012, dans la mesure où de nombreux pays de l'union monétaire s'efforcent de combler leurs déficits budgétaires et structurels.

Le président de la BCE, qui s'exprimait à l'issue d'une réunion entre les banquiers centraux européens et leurs homologues du Golfe, a déclaré que les pays de la zone euro avaient fait "des progrès très significatifs sur le front budgétaire" au cours des huit derniers mois, et que de nombreux Etats faisaient preuve d'"une détermination extraordinaire", de "conviction" et de "réalisme" dans la mise en oeuvre de réformes.

Si la BCE anticipe un cycle de ralentissement de l'activité économique en Europe et estime qu'il existe des risques de détérioration des perspectives économiques, son président a observé qu'il y avait "des signes timides de stabilisation à un niveau bas".

Le gouverneur de la banque centrale des Emirats arabes unis, le sultan Ben Nasser Al Suwaidi, a exprimé jeudi "sa pleine confiance" dans le fait que l'Europe surmonterait la crise de la dette, ajoutant toutefois que cela pourrait prendre du temps.

Le gouverneur de la banque centrale d'Oman, Hamood al Zadjali, a quant à lui déclaré à la presse que son pays n'avait pas d'objection à une augmentation de sa contribution au Fonds monétaire international (FMI) si les autres membres de l'institution faisaient de même.

Le FMI a déclaré mercredi qu'il voulait augmenter sa capacité de prêt de 500 milliards à 600 milliards de dollars pour combattre la crise de la dette en Europe. L'institution a demandé à tous ses membres, y compris ceux de la région du Golfe, d'augmenter leur contribution au Fonds, a déclaré Hamood al Zadjali.

Mario Draghi a répété que les mesures prises ces derniers temps par la BCE avaient permis d'éviter une grave crise du financement en Europe. La BCE a décidé au début du mois de décembre de proposer deux opérations de refinancement illimité à 36 mois aux banques de la zone euro, de ramener de 2% à 1% le niveau des réserves obligatoires des banques de dépôt, et d'élargir l'éventail des actifs qu'elle accepte comme garanties en échange des prêts qu'elle accorde.

La BCE est "raisonnablement satisfaite" des résultats de sa première opération de refinancement à trois ans, menée en décembre, et s'attend à ce que la deuxième, prévue en février, suscite elle aussi une forte demande, qui devrait toutefois se révéler inférieure à celle du mois dernier, a indiqué Mario Draghi.

Les liquidités octroyées lors de l'opération de décembre circulent dans l'économie, et de nouveaux effets favorables devraient se faire sentir par la suite, a-t-il noté.

"Nous commençons à observer une baisse de la partie longue de la courbe des taux", ainsi que de la partie courte, a remarqué Mario Draghi.

La BCE fera de son mieux pour garantir la stabilité financière dans la zone euro, dans les limites du traité de l'Union européenne et dans le respect de sa mission première, qui est d'assurer la stabilité des prix, a ajouté le président de la banque centrale.

-Tom Fairless, Leila Hatoum et Nicolas Parasie, Dow Jones Newswires

(Version française Maylis Jouaret)