Le tarif s’échelonnera entre 10% et 70%, selon le président américain.

La trêve de 90 jours devait permettre aux pays concernés de négocier. À moins d’une semaine de l’échéance, force est de constater que les accords n’ont pas été abondants. Certains semblent avoir parié sur un affaiblissement progressif de la position américaine. En effet, aucun n’a dénoncé un manque de coopération de Washington.

Mais pour l’heure, la stratégie ne semble pas avoir nui aux Etats-Unis. Donald Trump n’arrive pas plus affaibli qu’il y a trois mois. Les recettes douanières, elles, explosent : 24,2 milliards de dollars en mai, soit quatre fois plus qu’un an plus tôt et 25% de plus qu’en avril. Ce mois marquait la première période de plein rendement, avec un tarif unique de 10% appliqué à tous les biens.

Si les pays avec la balance commerciale la plus avantageuse sont logés à la même enseigne que le Vietnam (20%), on peut logiquement s’attendre à une hausse significative de ce montant.  

Côté conjoncture, rien d’inquiétant : l’emploi reste robuste et l’inflation sous contrôle.

Mais attention à ne pas conclure trop vite que tout va pour le mieux. Jerome Powell, président de la Fed, attendra l’été pour évaluer les effets inflationnistes de cette politique. À terme, elle pourrait également mécaniquement rogner les marges des entreprises.

Un tarif, et puis c’est tout ?

L’accord avec le Vietnam donne un aperçu de ce qui pourrait être proposé à d’autres pays asiatiques au même modèle exportateur. En revanche, les discussions avec les grandes puissances commerciales s’annoncent plus ardues. Les désaccords concernent souvent des points techniques : réglementations sectorielles, normes, fiscalité…

Ces "lettres" laissent donc encore beaucoup de zones d’ombre.

Elles reflètent en tout cas la logique de Donald Trump : l’accès au marché américain est un privilège et les pays étrangers devraient pour cela payer une taxe. Interrogé la semaine dernière sur Fox News sur l’issue des négociations, il a répondu : "je préférerais simplement envoyer une lettre, une lettre très juste, disant : "Félicitations, nous allons vous autoriser à commercer aux États-Unis d'Amérique, vous allez payer des droits de douane de 25 %, 20 %, 40 ou 50 %". Je préférerais faire cela".