La dernière semaine d’avril a encore été éprouvante pour les détenteurs d’actions américaines. Les grands indices ont oscillé entre rebonds et rechutes avant de sombrer vendredi, tirés vers le bas par les mauvais résultats trimestriels d’Amazon, une des plus grosses capitalisations outre-Atlantique. Le géant du commerce électronique a effectivement enregistré une perte de 3.8 milliards de dollars sur le premier trimestre et dépeint un avenir plutôt morose.   

Dans ce contexte économique plus qu’incertain, le S&P 500 a chuté pour la quatrième semaine consécutive (-3.27%), clôturant ainsi son pire mois depuis mars 2020 (-8.80%, soit une perte depuis le début de l’année de -13.31%). Le Dow Jones Industrial Average a abandonné -2.47% (-9.25% sur quatre mois), tandis que le Nasdaq plongeait de -3.93%, entrant ainsi en "bear market", puisqu’il s’affaisse maintenant de -21.16% depuis le 31 décembre 2021. Après avoir publié des résultats stratosphériques sur les deux dernières années, les grandes valeurs de croissance semblent aujourd’hui survaloriées dans un environnement de hausse continue des taux d’intérêt.

Les marchés européens ont clôturé en ordre dispersé, avec le FTSE qui a réussi à grappiller +0.30% (+2.17% sur l’année). En Allemagne, le DAX s’est effrité de -0.31% (-11.25% sur l’année). En France, le CAC40 a perdu -0.72% (-8.66% sur l’année). L’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République dimanche dernier n’a pas apporté de soutien au marché. En Asie, le Shanghai Composite a poursuivi sa chute avec une quatrième semaine dans le rouge (-1.29%, et -16.28% sur l’année), plombé par la hausse du nombre de personnes positives au Covid-19. Au Japon, le Nikkei a lâché -0.95% (-6.75% sur l’année) après deux semaines dans le vert. Les marchés émergents ont en revanche résisté avec un petit gain de +0.05%% pour le MSCI EM (-12.65% sur l’année).  

Tous les secteurs S&P en territoire négatif, les biens de consommation non-essentielle plongent     

Amazon.com (-13.90% en variation hebdomadaire) et Tesla (-13.36%) ont fait plonger le secteur des biens de consommation discrétionnaire (-7.89%). C’est la pire performance sectorielle au sein du S&P 500 sur la semaine écoulée. Pourtant, Elon Musk a précisé qu’il ne comptait pas vendre plus d’actions Tesla pour financer son offre de rachat sur Twitter, mais les autres actionnaires de Tesla craignent que cette opération et son nouveau conglomérat ‘X Holdings’ le détournent de la gestion quotidienne du constructeur automobile. Les valeurs financières (-4.59%) ont également contribué à l’effritement de l’indice large, suite aux dernières publications trimestrielles plutôt décevantes de la part des banques. Bien que les actions FB Meta aient fortement rebondi (+8.89% sur la semaine, mais -40.40% sur l’année) grâce à une remontée du nombre d’utilisateurs, et malgré des revenus en déclin, les services de communication ont à nouveau dévissé (-4.09%). A l’instar de Google-Alphabet en baisse de -3.89%, après avoir raté le consensus sur ses derniers chiffres.

Contrairement aux semaines précédentes, les secteurs les plus défensifs n’ont pas permis d’atténuer la chute du marché. L’immobilier a même enregistré un fort repli de -5.66%, tandis que les biens de consommation courante reculaient de -2.08%. Même le secteur de l’énergie n’a pas résisté (-1.29%), la plupart des producteurs clôturant en baisse malgré des prix du pétrole et du gaz nettement orientés à la hausse. Le brut WTI a ainsi fini à $104.69 le baril (+2.57%), tandis que le gaz naturel se propulsait sur la barre des $7.25 (+11.03%).

Les détenteurs d’obligations en plein tourment     

Le T-Note américain à 10 ans a encore vu son rendement progresser cette semaine, à +2.93%. Sur les huit dernières semaines, sept ont été marquées par une hausse significative, sur fond d’inflation galopante. Dans la zone euro, le dernier rapport de l'office statistique de l'UE (Eurostat) estime le taux d’inflation annuel à 7.5% en avril. 

Dans ces conditions, il n’est guère surprenant de voir les indices obligataires déraper de manière continue. Cette semaine, les obligations de notation « investissement » ont affiché leur quatrième semaine d’affilée de perte avec -0.32% sur l’Europe, et -1.02% aux Etats-Unis. Les titres à haut rendement n’ont pas fait mieux avec une correction de -1.48% sur le vieux continent et -0.69% outre-Atlantique.

La dette émergente en devises locales s’est à nouveau repliée de -2.24%, alors que l’indice dollar atteignait un plus haut de presque 20 ans, au-dessus des 103 points. Pour rappel, il est vraisemblable que la Réserve Fédérale augmentera de 0.50% ses taux en mai. 

Du côté des métaux précieux, la tendance s’est inscrite à la baisse avec l’or en repli de -1.79% (cours spot de $1 896.93 l’once) et l’argent de -5.76%.

Dans le domaine des cryptos, le Bitcoin pointe dorénavant vers les $38 000 (en baisse hebdomadaire de -3%), et l’Ethereum suit dans la foulée (-3.3%), les deux actifs évoluant toujours en corrélation avec les valeurs technologiques. A noter que BlackRock a lancé son ETF Ishares Blockchain and Tech [IBLC], une semaine après Fidelity et ses ETFs Crypto Industry and Digital Payments [FDIG] et Metaverse [FMET]. Ce nouveau véhicule d’investissement est coté chez NYSE Arca.

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