La rentabilité du capital peut être calculée de plusieurs manières : 

  1. Rendement des capitaux propres (ROE) : Bénéfice net / capitaux propres 
  2. Rendement du capital investi (ROIC) : NOPAT* / Capitaux investis (capitaux employés** - flux de trésorerie hors exploitation) 
  3. Rendement du capital employé (ROCE) : Bénéfice avant intérêts et impôts / Capitaux employés** (dettes de long terme + capitaux propres) 
  • * NOPAT = Net Operating Profit After Tax (ou en français "Bénéfice net d'exploitation après impôts").
  • ** Nous pouvons aussi partir de l'actif pour les capitaux employés, c'est-à-dire la somme du besoin en fonds de roulement (BFR) et de l'actif immobilisé. 

Les forces et faiblesses du ROE 

La rentabilité des capitaux propres est un terme traduit de l'anglais "return on equity" (ROE) qui mesure le rapport entre le résultat net et les capitaux propres investis par les associés ou actionnaires de sociétés. Ce ratio se calcule en divisant le résultat net par les capitaux propres. Exprimé en pourcentage, il indique la profitabilité de la société et sa capacité à générer du bénéfice avec l'argent investi. 

Un fort ROE signale donc une bonne allocation des ressources financières pour générer du cash.  Une entreprise utilise le capital apporté par les associés et les fonds empruntés pour investir et mener son activité. Lorsque celle-ci rapporte un bénéfice, il convient de déterminer l'efficacité des investissements réalisés. C'est le rôle du ROE, qui mesure ainsi l'efficacité des investissements réalisés en prenant en compte uniquement les fonds apportés par les associés, donc en ignorant les dettes. Un ROE de 30% signifie que 10.000 € apportés par les associés ou actionnaires permettent de générer 3.000 € de bénéfice net. Plus l'entreprise est efficace, plus son ROE est élevé et elle attire davantage d’investisseurs

Cependant, le ROE ne prend pas en compte les données relatives à l'endettement et à la trésorerie de la société. Une société peut avoir recours à l’endettement, ce qui accroît le ROE en produisant un effet de levier, qui augmente par conséquent la rentabilité de façon artificielle. C’est pour cette raison qu’une analyse du bilan comptable doit être faite en parallèle. 

Ce qui nous amène à deux autres ratios de rentabilité d'une entreprise : ROCE et ROIC. 

ROCE ou ROIC, lequel choisir ? 

Le ROCE est basé sur le capital employé, qui est plus large que le capital investi sur lequel est établi le ROIC. Par conséquent, la portée du ROCE est plus étendue que celle du ROIC , puisque le premier prend en compte le total des capitaux employés, qui correspond au total des financements par emprunt et par capitaux propres moins les passifs à court terme. Le ROIC est plus raffiné et calcule le rendement d'une entreprise en fonction du capital qui circule activement dans l'entreprise. Le ROCE donne ainsi une image plus large de la rentabilité de la société (en utilisant les capitaux employés, c'est-à-dire les dettes et les capitaux propres moins les passifs à court terme) tandis que le ROIC représente une image plus granulaire de la rentabilité généré (en utilisant seulement les capitaux réellement investis). Autre différence majeure, le ROCE est une mesure avant impôt (EBIT au numérateur) alors que le ROIC est une mesure après impôt (EBIT x (1-tax) au numérateur). 

Pour qu'une entreprise soit rentable, il faut que le ROCE soit supérieur au coût moyen pondéré du capital (WACC en anglais pour Weighted Average Cost of Capital). Alors que si nous utilisons le ROIC, il suffit qu'il soit supérieur à zéro pour que l'entreprise soit rentable. On dit alors que l'entreprise utilise efficacement son capital pour générer des bénéfices. 

Comme Terry Smith, je préfère utiliser le ROCE, car cet indicateur de rentabilité est plus large et prend en compte l'ensemble du capital utilisé, et pas seulement les actifs d'exploitation comme le fait le ROIC. Le ROCE indique combien de bénéfices une société réalise pour chaque euro de capital qu'elle a utilisé. 

De son côté, le ROIC peut trop facilement être manipulé par des techniques comptables telles qu'une dépréciation agressive ou des rachats d'actions. Le ROIC peut également être affecté par les choix d'investissement d'une entreprise. Par exemple, une entreprise peut choisir d'investir dans des projets à long terme dont le rendement est faible à court terme mais élevé à long terme. Cela réduit certes le ROIC de l'entreprise à court terme, mais cela pourrait être une bonne décision si les opérations sont transformatrices. En effet, le ROIC ne prend pas en compte les actifs incorporels, ni les investissements dans le capital humain. Cela peut contribuer à terme à augmenter les flux de trésorerie et pourtant, ce n'est pas reflété dans le ROIC. 

Le ROCE a lui aussi ces inconvénients. En effet, il mesure le rendement du capital par rapport à la valeur comptable plutôt qu'à la valeur de marché. Ce qui signifie qu'à mesure que les actifs sont dépréciés, le ROCE continue d'augmenter même si les flux de trésorerie restent les mêmes. 

Ces trois ratios sont des outils importants pour évaluer la performance financière d'une entreprise. Cependant, ils doivent être utilisés de concert pour obtenir une image complète de la performance économique et financière d'une société. 

Voici une fiche résumé sur ces trois ratios de rentabilité : 

Source : Zonebourse

Pour aller plus loin :