Zurich (awp) - La marche des affaires des entreprises actives dans les domaines de l'industrie et de la construction au Tessin reste positive, malgré les difficultés d'approvisionnement et l'explosion du prix des matériaux. Les perspectives pour les deux secteurs en revanche confirment le climat d'incertitude exacerbé par la guerre en Ukraine.

"Nonobstant un contexte international toujours plus complexe, le secteur manufacturier continue à afficher de bons résultats", en particulier pour les entreprises tournées vers le marché intérieur, indique le bureau cantonal de la statistique dans sa dernière enquête conjoncturelle publiée lundi.

Dans la construction, l'évolution positive est encore plus surprenante, au vu de la flambée des tarifs de nombreuses matières premières, notamment l'acier d'armature, qui s'est apprécié de près de 90% entre janvier et mars, relèvent les statisticiens tessinois dans un autre relevé.

Les deux secteurs partagent également le manque de visibilité pour les prochains mois, comme en témoigne une quasi-égalité entre les optimistes et les pessimistes.

"En réalité, toutes les entreprises, indépendamment de leurs débouchés commerciaux, sont pénalisées par la raréfaction des matériaux utilisés pour produire, des coûts de transport et des retards de livraison", fait valoir Stefano Modenini, directeur de l'Association des industries tessinoises (Aiti), qui estime que ces difficultés sont actuellement occultées par la demande élevée.

Même constat pour Nicola Bagnovini, directeur de la section tessinoise de la Société suisse des entrepreneurs (SSE), qui met en avant d'importants ouvrages de génie civil ou encore l'assainissement des bâtiments scolaires, alors que d'autres projets entrent dans une phase cruciale. Et de citer le deuxième tube routier du Gothard, les ateliers CFF à Castione, ou encore le tram-train à Lugano.

Comme on peut s'y attendre, les principales préoccupations des entrepreneurs tessinois gravitent autour de l'inflation, notamment car de nombreux contrats d'approvisionnement énergétiques devront être renouvelés d'ici 2023, et la facture risque de s'alourdir de l'ordre de 20-0% par rapport aux contrats précédents, croit savoir M. Modenini.

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