GENEVE, 2 juin (Reuters) - Les parachutages d'aide humanitaire pour les villes de Syrie assiégées ont continué jeudi à faire débat, la Russie craignant notamment pour la sécurité des équipages et Damas n'ayant pas explicitement donné son feu vert, selon un membre du personnel de l'Onu.

Le départ prévu vendredi d'un convoi de l'Onu chargé de vivres à destination de Daraya, ville de la banlieue de la capitale tenue par les rebelles, a par ailleurs été reporté. Aucune nourriture n'y a été distribuée depuis 2012.

Le sujet a été abordé lors d'une réunion de la cellule humanitaire du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS), qui avait laissé au gouvernement syrien jusqu'au 1er juin pour autoriser les convois humanitaires à accéder aux villes assiégées, sans quoi les Nations unies procéderaient à des largages.

"Les parachutages (...) restent une option si les livraisons par voie terrestre n'arrivent pas à destination. Cette option est sur la table et entrera en vigueur (...) si les membres du GISS ne sont pas satisfaits", a déclaré l'envoyé spécial adjoint de l'Onu pour la Syrie, Ramzy Ezzeldin Ramzy, à l'issue de cette réunion.

Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, qui jugent les gestes de Damas insuffisants, avaient déjà prié l'Onu de procéder à ces largages.

Le gouvernement a autorisé mercredi deux convois à se rendre à Daraya et à Mouadamiya, autre faubourg de la capitale, mais aucune nourriture ne se trouvait dans le premier. Pour l'opposition syrienne, ce geste avait pour seul but de faire retomber les pressions internationales. (Tom Miles et Stéphanie Nebehay, Jean-Philippe Lefief pour le service français)