MOSCOU, 6 avril (Reuters) - La Russie a vivement critiqué samedi le souhait des pays occidentaux d'élargir le champ de l'enquête des Nations unies sur les soupçons d'usage d'armes chimiques en Syrie, dressant un parallèle avec les préparatifs de l'invasion américaine en Irak.

Moscou estime que l'enquête annoncée le mois dernier par l'Onu doit porter uniquement sur les accusations du gouvernement de Bachar al Assad selon lequel les rebelles auraient utilisé des armes chimiques près d'Alep.

Les pays occidentaux veulent étendre les investigations à trois autres attaques pour lesquelles le régime aurait, selon les insurgés, eu recours à des armes chimiques.

Le ministère russe des Affaires étrangères a fait état d'une lettre dans laquelle le Secrétariat-Général de l'Onu informe Damas de son intention d'élargir le champ de l'enquête, et demande pour ce faire l'accès à un certain nombre de sites et de responsables syriens.

"Cette approche nous rappelle la ligne adoptée pendant l'enquête sur la présence d'armes chimiques en Irak, qui s'était appuyée sur de fausses informations avec les conséquences que l'on sait", accuse le ministère dans un communiqué.

"Nous ne pouvons que parvenir à la conclusion que sous la pression de certains Etats, le Secrétariat-Général de l'Onu adopte une position non constructive qui par définition sape les bases de l'enquête (sur l'attaque près d'Alep)", conclu-t-il.

(Megan Davies et Steve Gutterman; Tangi Salaün pour le service français)