WASHINGTON/VIENNE, 29 octobre (Reuters) - La réunion internationale qui se tient vendredi à Vienne sera l'occasion pour les Etats-Unis de voir si l'Iran et la Russie souhaitent comme eux le départ du président syrien Bachar al Assad et de tester leur volonté de lutter réellement contre l'Etat islamique, a déclaré jeudi un haut responsable américain.

Tom Shannon, qui était entendu par le Congrès américain sur sa nomination en tant que numéro trois du département d'Etat, a fait cette déclaration en réponse à la question d'un élu sur la raison de la rencontre du chef de la diplomatie américaine John Kerry, avec ses homologues d'un grand nombre de pays, vendredi à Vienne, et notamment avec la Russie et l'Iran, les deux grands soutiens de Bachar al Assad.

La campagne de bombardements aériens entamée en Syrie par la Russie il y a un mois a changé la donne sur le terrain et fournit l'occasion de vérifier si la Russie est désireuse de convaincre Bachar al Assad de quitter, à terme, le pouvoir, a expliqué Tom Shannon.

"Le secrétaire a pensé qu'il était temps de réunir tout le monde et de prendre chacun au mot, de déterminer si oui ou non (...) leur engagement public à combattre (l'Etat islamique) et le terrorisme est sérieux et dans quelle mesure ils sont prêts à travailler ensemble avec la communauté internationale pour convaincre M. Assad que, au cours du processus de transition politique, il devra partir", a déclaré Tom Shannon.

Il était entendu dans le cadre de sa nomination au poste de sous-secrétaire d'Etat aux affaire politiques, soit le numéro trois du département d'Etat.

Le secrétaire d'Etat américain a prévu plusieurs réunions de travail dès jeudi soir dans la capitale autrichienne, notamment avec ses homologues russe Sergueï Lavrov et iranien Mohammad Javad Zarif. La présence d'un représentant de Téhéran dans une réunion visant à trouver une issue au conflit syrien est une première.

Au total, les représentants d'une dizaine de pays sont conviés à Vienne jeudi et vendredi pour tenter de mettre fin à quatre années de guerre civile en Syrie qui ont fait plus de 200.000 morts et des millions de déplacés.

Dans le camp occidental, on estime que les chances de succès sont faibles.

A son arrivée à Vienne, Mohammad Javad Zarif a dit aux journalistes qu'une solution concernant la crise syrienne passait notamment par l'Iran.

"Ceux qui ont tenté de résoudre la crise syrienne sont parvenus à la conclusion que, sans la présence de l'Iran, il n'y aura pas moyen de parvenir à une solution raisonnable à la crise", a déclaré le chef de la diplomatie iranienne.

(Arshad Mohammed, Matt Spetalnick et François Murphy; Danielle Rouquié pour le service français)