DJARABLOUS, Syrie, 24 janvier (Reuters) - Plusieurs centaines de policiers, équipés et entraînés par la Turquie, ont débuté leurs activités mardi dans la ville frontalière de Djarablous dans le nord de la Syrie marquant l'intervention croissante des autorités turques dans le pays.

Baptisée "Police libre" en référence à l'Armée syrienne libre (ASL), alliance de groupes modérés soutenue par le régime d'Ankara contre l'Etat islamique (EI), cette force compte 450 policiers dont de nombreux anciens rebelles.

Les autres recrues sont des policiers et des membres des forces spéciales. Tous ont reçu un entraînement de cinq semaines en Turquie et portent des bérets bleus.

Ils ont été affectés dans un commissariat de police nouvellement ouvert à Djarablous mais espèrent pouvoir intervenir dans d'autres zones dont celles reprises par les groupes rebelles pro-turcs aux djihadistes de l'EI.

Djarablous avait été la première ville reprise à l'EI par les soldats de l'ASL dans le cadre de l'opération "Bouclier de l'Euphrate", opération terrestre lancée par l'armée turque en août.

Les rebelles syriens appuyés par la Turquie contrôlent désormais une centaine de kilomètres de la zone frontalière.

La présence de cette police ajoutée à celle de l'ASL confirme l'influence croissante que la Turquie entend jouer en Syrie, notamment afin de combattre les insurgés kurdes des Unités de protection du peuple (les milices YPG) que le gouvernement turc accuse d'être des émanations du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

"Notre mission est de maintenir la sécurité, de garantir la propriété et de servir les civils dans les zones libérées", a déclaré le général Abd al Razak Aslan, qui dirige cette force policière.

(Khalid Ashawi; Pierre Sérisier pour le service français)