BEYROUTH, 13 août (Reuters) - Des milliers de personnes qui avaient fui Manbij occupée par les djihadistes de l'Etat islamique (EI) sont revenus dans la ville du nord de la Syrie depuis qu'elle a été reprise cette semaine par des combattants kurdes et arabes soutenus par la coalition formée par les Etats-Unis.

Après deux mois de combats, les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont annoncé vendredi contrôler totalement Manbij après la fuite des derniers djihadistes, qui ont utilisé des civils comme boucliers humains, en direction de Djarablous, près de la frontière turque.

Des centaines de voitures transportant des habitants et leurs biens ont quitté les camps de déplacés dans les villages et régions rurales environnantes pour revenir à Manbij, ont dit samedi les FDS et des habitants.

"Des milliers de personnes reviennent et les magasins rouvrent. C'est le début d'un retour à une vie normale", a déclaré à Reuters Charfan Darwich, porte-parole du Conseil militaire de Manbij, formé par les FDS.

Sur des vidéos mises en ligne sur les sites d'informations pro-FDS, on voit des hommes raser leur barbe et des femmes brûler leur niqab. Tous témoignent de la rigueur de la vie sous l'emprise de l'EI.

Selon Charfan Darwich, le retour rapide des habitants s'explique par le fait que les combats et les frappes aériennes de la coalition américaine ont épargné de nombreux quartiers de la ville.

Manbij apparaît nettement moins dévastée que beaucoup d'autres agglomérations syriennes, même si les ponts et des hôpitaux ont été bombardés.

Les FDS disent avoir par ailleurs neutralisé 13.000 mines et bombes artisanales laissées par les djihadistes et rechercher d'éventuelles cellules dormantes parmi les habitants qui sont restés jusqu'au bout dans la ville.

(Suleiman Al-Khalidi; Tangi Salaün pour le service français) )