(Ajoute déclarations du ministre de l'Intérieur en fin de dépêche)

par Ayhan Uyanik, Christine Uyanik et Jan Lopatka

BANSKA BYSTRICA, Slovaquie, 19 mai (Reuters) - Robert Fico n'est plus en danger de mort dans l'immédiat mais le Premier ministre slovaque reste dans un état grave, a déclaré son adjoint dimanche, quatre jours après une tentative d'assassinat qui a provoqué une onde de choc en Europe.

"Nous sommes tous un peu plus calmes", a déclaré le vice-premier ministre, Robert Kalinak, lors d'une conférence de presse organisée à l'extérieur de l'hôpital où Robert Fico est soigné, dans la ville de Banska Bystrica, dans le centre de la Slovaquie.

Le Premier ministre, âgé de 59 ans, a été touché par quatre balles mercredi lors d'une attaque qui a suscité des inquiétudes quant au climat politique du pays d'Europe centrale de 5,4 millions d'habitants.

Robert Kalinak a déclaré aux journalistes que l'état de santé de Robert Fico était encore trop grave pour envisager son transfert à l'hôpital de la capitale. Mais les pires craintes sont passées pour l'instant.

"Lorsque nous disions que nous voulions nous rapprocher d'un pronostic positif, je crois que nous nous en sommes rapprochés", a-t-il ajouté. "Le Premier ministre n'est plus en danger de mort, mais son état reste grave et nécessite des soins intensifs."

Cette fusillade, qui constitue la première tentative d'assassinat majeure d'un dirigeant politique européen depuis plus de 20 ans, a suscité la condamnation de la communauté internationale. Les analystes politiques et les législateurs estiment qu'elle met en lumière un climat politique de plus en plus fébrile et polarisé, tant en Slovaquie que dans toute l'Europe.

Le tribunal pénal spécialisé slovaque a décidé samedi que le suspect, identifié par les procureurs comme Juraj C., resterait en détention après avoir été inculpé de tentative de meurtre.

Selon les médias locaux, le suspect est un ancien agent de sécurité d'un centre commercial, âgé de 71 ans, et l'auteur de trois recueils de poésie.

Le ministre de l'Intérieur, Matus Sutaj Estok, a déclaré dimanche que le suspect, présenté comme un individu radicalisé, pourrait ne pas avoir agi seul contrairement aux premières indications de l'enquête.

Les policiers cherchent à savoir s'il faisait partie d'un groupe de personnes s'encourageant les uns les autres à commettre un assassinat et l'un des éléments suggérant l'implication d'autres personnes est le fait que les communications internet du suspect ont été supprimées deux heures après la tentative d'assassinat, mais ni par le suspect ni par son épouse, a-t-il dit lors d'une conférence de presse. (Reportage de Jan Lopatka, Ayhan Uyanik, Christine Uyanik ; rédigé par Alan Charlish, version française Benjamin Mallet et Jean-Stéphane Brosse)