"Ce trimestre a été marqué par une nette baisse du cours des titres pétroliers, et Sextant Peak Oil affiche un recul de 10,5%. Le prix du baril WTI en euro recule dans les mêmes proportions, le Brent de 8%", rappelle le gérant du fonds Sextant Peak Oil chez Amiral Gestion.

"Bien que l'offre est restée tendue sur le trimestre, les investisseurs se sont positionnés de manière défensive, anticipant un ralentissement économique, conséquence des difficultés financières des Etats européens, d'une reprise plus lente que prévue aux Etats-Unis, d'inquiétudes sur l'économie japonaise, et du resserrement monétaire des pays émergents qui souhaitent éviter une surchauffe de leurs économies."

"Les titres des producteurs ont été les plus touchés, avec des reculs fréquents d'environ 20%. A l'image de Whiting, Bellatrix, ou Petrobakken. Seule exception Bonterra Energy, dont le cours est resté stable. Les sociétés de services pétroliers ont en revanche été moins touchées, alors que les dépenses d'investissement des producteurs atteignent de nouveaux records : TGS était en hausse de 3%, Halliburton est restée stable, alors que les autres titres affichaient des reculs moins prononcés que ceux des producteurs."

"Les crises politiques au Moyen-Orient et la guerre en Libye ont continué de peser sur l'offre, et l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) n'a pas réussi à se mettre d'accord sur une hausse de ses quotas de production. L'Arabie Saoudite, seul pays à avoir de véritables capacités excédentaires, a certes promis d'augmenter sa production, mais sa réaction tardive a poussé l'Agence internationale de l'énergie (AIE) à vendre une partie de ses stocks pour faire reculer les prix, alors qu'un ralentissement économique se fait sentir depuis plusieurs semaines."

"L'impact a été immédiat, entraînant un repli instantané du prix du pétrole, bien que moins important qu'on aurait pu l'anticiper. Au-delà des rapports de force s'exerçant entre producteurs (Opep) et consommateurs (AIE), cette décision signale une fois de plus la précarité de l'équilibre du marché pétrolier. C'est seulement la troisième fois de l'histoire qu'une telle mesure est prise. Si cette décision a un impact sur nos choix de gestion, c'est celui de renforcer la thèse d'un déséquilibre persistant entre offre et demande, et donc du Peak Oil. L'AIE ne peut être un fournisseur que de manière temporaire."

"Par ailleurs, il faudra bien reconstituer ces stocks un jour ou l'autre. Cette période volatile a été mise à profit pour effectuer certains arbitrages. En début de trimestre, nous avons allégé les titres Whiting Petroleum, Silverbirch Energy, Canadian Oil Sands et Petrobakken. Nous avons aussi vendu notre petite ligne en Canacol Energy, après qu'une déception sur l'activité d'exploration a réduit notre marge de sécurité. La trésorerie a été mise à contribution en fin de trimestre via le renforcement de notre exposition en Whiting Petroleum après son repli et la constitution d'une ligne Gran Tierra Energy."

"Nous avions vendu les titres de cette société d'exploration/production en Colombie en mars à près de 9 dollars. La correction récente nous permet de les racheter à 6,2 dollars alors que le marché ne valorise presque plus l'exploration de la société. La découverte du champ de Moqueta en Colombie continue pourtant d'apporter de bonnes nouvelles, actuellement occultées par l'échec d'un puits d'exploration au Pérou. Nous avons par ailleurs renforcé Hess au cours du trimestre."

"Dans la morosité générale, le marché a fait fi d'une découverte pourtant significative au Ghana. Pourtant, le titre n'est pas cher, notre valorisation par DCF faisant apparaître un potentiel de près de 30% en retenant l'hypothèse d'un baril à 80 dollars à long terme. Du côté des services pétroliers, la forte surperformance du titre TGS sur le trimestre fait suite à la décision de l'administration américaine d'accorder de nouvelles licences d'exploration dans le golfe du Mexique, après une interruption de plus d'un an, conséquence de l'explosion du puits de Macondo."

"Nous écrivions dans notre rapport de gestion de juin 2010 que les Etats-Unis n'avaient pas d'autre choix que d'ouvrir cette zone de production et qu'une fermeture du golfe du Mexique ad vitam aeternam n'était pas une option. Le titre a doublé depuis, mais la valorisation de moins de 8x le résultat d'exploitation de 2012 nous conduit à être toujours confiants sur le potentiel du titre."