DAKAR, 4 février (Reuters) - Les forces de sécurité sénégalaises ont dispersé à l'aide de gaz lacrymogène dimanche à Dakar une petite foule de manifestants qui protestaient contre le report de l'élection présidentielle, initialement programmée le 25 février.

Le président Macky Sall a annoncé samedi que le vote était reporté à une date indéterminée en raison d'un contentieux sur la liste des candidats. L'opposition et des groupes de la société civile ont dénoncé un coup de force institutionnel.

A Dakar, environ 200 manifestants ont bloqué la circulation et érigé une barricade à l'aide de pneus enflammés sur une grande avenue de la capitale. La foule s'est retirée dans des rues adjacentes quand la police est intervenue à coups de gaz lacrymogène et a procédé à des interpellations.

D'autres manifestations sont annoncées lundi devant le Parlement.

La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) s'est déclarée préoccupée par ce report et a réclamé qu'une nouvelle date soit fixée au plus tôt pour la présidentielle.

La France, ancienne puissance coloniale, a également appelé le Sénégal à "lever les incertitudes autour du calendrier électoral", disant suivre la situation "avec une vive attention". (Reportage Cooper Inveen, avec Diadie Ba, Ngouda Dione, Felix Onuah à Abuja, Elizabeth Pineau à Paris, Jean-Stéphane Brosse pour la version française)