PARIS, 3 novembre (Reuters) - La France va accroître les mesures de sécurité autour de la ville malienne de Kidal après l'assassinat de deux journalistes et mettra tout en oeuvre pour en retrouver les auteurs, a annoncé dimanche le ministre français des Affaires étrangères.

Laurent Fabius a déclaré, après une réunion à l'Elysée, que Claude Verlon et Ghislaine Dupont, journalistes de Radio France Internationale (RFI), avaient été "assassinés froidement" et il a qualifié cet acte de "crime odieux, abject et révoltant".

"Des instructions ont été données pour que tout soit mis en oeuvre afin de retrouver les assassins", a-t-il dit. "La sécurisation de l'ensemble de la zone et des zones voisines, s'agissant en particulier des ressortissants français, va bien sûr être accrue."

Laurent Fabius n'a pas dit qui la France soupçonnait précisément. "Les assassins ce sont ceux que nous combattons, c'est-à-dire les groupes terroristes qui refusent la démocratie et qui refusent les élections", a-t-il déclaré.

Le ministre malien de la Défense, Soumeilou Boubeye Maiga, a expliqué dimanche sur France 24 que "Kidal est la seule région pour le moment où la souveraineté de l'Etat n'est pas effective". "La situation est telle que toutes les infiltrations sont possibles", a-t-il ajouté.

AUCUN IMPACT SUR LA VOITURE

Laurent Fabius a précisé qu'aucun impact de balle n'avait été trouvé sur le véhicule à proximité duquel gisaient les corps des journalistes, enlevés à Kidal, dans le nord du pays.

"L'un a reçu deux balles, l'autre trois balles", a dit Laurent Fabius. "Leurs corps ont été retrouvés à quelques mètres de la voiture, qui était fermée à clef, et aucun impact de balle n'a été retrouvé sur la voiture", abandonnée à 12 km de Kidal.

La directrice de France Média Monde, qui chapeaute RFI, Marie-Christine Saragosse, a précisé sur I>Télé que les corps avaient été trouvés à 80 mètres de la voiture.

Une action a été organisée immédiatement pour tenter de retrouver les auteurs des tirs, a ajouté Laurent Fabius.

Ghislaine Dupont, 51 ans, et Claude Verlon, 58 ans, ont été enlevés samedi au cours d'un reportage.

Ils s'étaient rendus de nombreuses fois en Afrique ces dernières années. Ils étaient notamment allés à Kidal lors du premier tour de la récente élection présidentielle, en juillet.

Le ministère français de la Défense a précisé qu'ils avaient rencontré les militaires de l'opération Serval à Bamako et leur avaient demandé de les transporter jusqu'à Kidal.

"Conseil leur avait été donné de ne pas s'y rendre, en raison de l'insécurité qui y persiste et de la rivalité des différents groupes qui agissent sur zone", a expliqué le ministère de la Défense dans un communiqué.

"En dépit de ce conseil, les deux journalistes ont emprunté un transport de la Minusma (la force de l'Onu, NDLR), pour se rendre à Kidal", a-t-il ajouté. (Jean-Baptiste Vey, avec John Irish, édité par Jean-Stéphane Brosse)