"Les Etats-Unis font tourner la planche à billets, la BCE lutte toujours pour garantir la survie de la zone euro et l'économie mondiale poursuit son rééquilibrage, des économies développées surendettées vers les pays émergents plus robustes, dont la majeure partie se situe en Asie. Au sein du G10, nous ne voyons pas beaucoup d'intérêt à investir dans l'euro ou le dollar (des deux, le premier est préférable, mais seulement de justesse) et nous leur préférons les devises des économies bénéficiant d'une hausse des prix des matières premières et d'une politique monétaire toujours accommodante."

"Nous espérons donc trouver la couronne norvégienne et le dollar australien sous notre sapin cette année. Ces deux monnaies pourraient surperformer, même contre les meilleures devises émergentes. Si nous devions découvrir les dollars canadien ou néo-zélandais, voire la couronne suédoise, ce ne serait pas une mauvaise surprise non plus. En revanche, le dollar et l'euro ne seraient pas les bienvenus. Quant aux franc suisse, sterling et yen, ils ressemblent plus au classique pull-over que pourrait vous offrir votre grande-tante : nous ne nous en plaindrions pas, mais serions tentés de le ranger au fond du placard."

"Nous préférons l'euro au dollar. Nous pensons qu'il survivra à la crise et que la BCE sortira de sa politique d'assouplissement monétaire dès que possible. Et où que nous allions, nous sommes à chaque fois surpris de voir à quel point les investisseurs sont convaincus que l'ensemble du projet est voué à l'échec. La survie est une chose, mais rien ne nous dit que la route ne sera pas chaotique. D'importantes volte-face sont à attendre, car la crise souveraine peut connaître tour à tour des hauts et des bas, et les risques restent énormes (personne ne doit méprendre la zone euro pour une zone monétaire optimale)."

"Si les risques sont biaisés pour l'euro, nous devons noter que la faiblesse du dollar est liée au fait que les Etats-Unis et l'économie mondiale restent situés entre désastre et réjouissance. Nous prévoyons une lente croissance américaine ainsi qu'une politique monétaire exceptionnellement accommodante et un contexte économique mondial assez robuste. Un retour à une croissance supérieure à la tendance aux Etats-Unis pousserait la Fed à relever ses taux plus tôt que prévu et entraînerait donc un dollar plus fort. Mais une récession déclencherait une poussée d'aversion au risque et donc également une hausse du dollar."