PARIS - François Hollande a opposé hier aux manifestations hostiles à Charlie Hebdo qui ont lieu dans plusieurs pays "l'idéal" et les "valeurs" de la France, jugeant que la défense des libertés et de la laïcité d'expression contribuait à son rayonnement.

"On voit qu'il y a des tensions, des tensions à l'extérieur où les populations ne comprennent pas ce qu'est l'attachement à la liberté d'expression", a déclaré le chef de l'Etat, en visite à Tulle.

"Mais aussi, ces pays, on les a soutenus dans la lutte contre le terrorisme, et donc je veux leur exprimer toujours ma solidarité, mais en même temps, la France elle a des principes, elle a des valeurs et ces valeurs c'est notamment la liberté d'expression", a-t-il dit à la presse.

Le mouvement de colère contre la publication d'une caricature du prophète Mahomet dans l'hebdomadaire Charlie Hebdo s'est étendu hier au NIGER, gagnant la capitale, Niamey, où au moins cinq personnes ont été tuées, plusieurs églises incendiées et des magasins pillés.

Au lendemain d'émeutes à Zinder, la deuxième ville du pays, où cinq personnes au moins ont été tuées et 45 autres blessées, le ministère français des Affaires étrangères a appelé les Français présents au Niger à "renforcer la vigilance, respecter les conseils de sécurité et éviter les rassemblements et les attroupements".

Des manifestations hostiles à la présence d'une caricature du prophète ont également eu lieu en ALGERIE, au MALI, en MAURITANIE, au SÉNÉGAL ou bien encore au PAKISTAN.

Ce numéro de Charlie Hebdo, qui s'arrache depuis sa mise en vente mercredi, va être réimprimé pour atteindre sept millions d'exemplaires, a-t-on appris aujourd'hui auprès des Messageries lyonnaises de presse, son distributeur.

PARIS - Les cotes de popularité de François Hollande et de Manuel Valls sont en forte hausse, respectivement de dix et neuf points, au terme d'une période qui a vu leur gestion des attentats et de leurs suites largement saluée, selon un sondage BVA pour Orange et iTELE.

Le président de la République voit sa cote remonter à un niveau inédit depuis mai 2013, avec 34% de bonnes opinions contre 65% d'opinions défavorables.

Le Premier ministre bénéficie pour sa part de 44% d'opinions favorables contre 55% de mauvaises opinions, en hausse de neuf points par rapport à la précédente livraison de cette étude, qui n'avait pas été diffusée en raison des attentats.

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BRUXELLES - Des soldats ont été déployés dans les rues de Belgique pour assurer la protection de cibles potentielles d'attaques terroristes, dont des sites communautaires juifs et des missions diplomatiques.

Le ministre belge de la Défense, Steven Vandeput, a précisé hier que jusqu'à 300 militaires viendront renforcer le dispositif de vigilance et de sécurité. Ils seront notamment affectés à la protection des ambassades des Etats-Unis et d'Israël à Bruxelles de même que le siège de l'Otan et des institutions de l'Union européenne.

Ce dispositif d'alerte renforcée restera en place au moins jusqu'à jeudi prochain.

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RABAT - Les autorités marocaines ont annoncé hier avoir démantelé une cellule chargée de recruter et d'envoyer des combattants se battre dans les rangs de l'organisation Etat islamique en Syrie et en Irak.

Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur précise que la cellule opérait à Meknès et dans les localités d'El-Hajeb et d'El-Hoceima, dans les montagnes du Rif (nord).

Son chef était en contact avec l'Etat islamique et la cellule a déjà envoyé des volontaires se battre au côté de l'organisation djihadiste.

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BAMAKO - Un casque bleu tchadien de l'Onu a été tué par l'explosion d'une voiture piégée, conduite par un kamikaze, à un checkpoint situé à environ un kilomètre d'une base de la Minusma à Kidal, a déclaré la Mission des Nations unies pour la stabilisation au Mali dans un communiqué.

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GAZA - Le Hamas s'est félicité hier de la décision de la Cour pénale internationale d'entamer une enquête préliminaire sur de possibles crimes de guerre commis dans les territoires palestiniens. "Ce qui importe à présent, c'est que des mesures rapides soient prises dans cette direction et nous sommes prêts à leur fournir des milliers d'informations et de documents confirmant que l'ennemi sioniste a commis des crimes horribles contre Gaza et contre notre peuple", a dit Faouzi Barhoum, porte-parole du Hamas.

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KIEV - Les combats se sont poursuivis hier autour de l'aéroport de Donetsk, le principal front entre l'armée ukrainienne et les séparatistes pro-russes dans l'est du pays. L'armée de Kiev dit avoir perdu trois soldats supplémentaires.

L'échec ces derniers jours des tentatives de relance du processus diplomatique a coïncidé avec une intensification des combats.

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TACLOBAN, Philippines - Le pape François, venu se recueillir auprès des victimes du typhon Haiyan il y a quatorze mois, a dû écourter sa visite de quatre heures en raison d'une tempête.

Au troisième jour de sa visite aux Philippines, protégé quelque peu du vent et des averses par une cape de pluie jaune, également distribuée à 160.000 fidèles, il a célébré une messe à l'aéroport de Tacloban, épicentre de la catastrophe qui a fait 6.300 morts en novembre 2013.

Le pape célébrera demain une grande messe à Manille et reprendra l'avion lundi pour le Vatican.

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DJAKARTA - Le Brésil et les Pays-Bas ont rappelé leur ambassadeur en Indonésie après que le pays a passé outre leurs appels à la clémence et exécuté six prisonniers coupables d'avoir enfreint la loi sur les drogues, les premières mises à mort depuis l'arrivée au pouvoir, fin octobre, du nouveau président Joko Widodo.

Cinq ressortissants étrangers et un Indonésien ont été tués par un peloton d'exécution peu après minuit, a précisé le bureau du procureur. Les cinq étrangers exécutés étaient originaires du Nigeria, du Malawi, du Vietnam, des Pays-Bas et du Brésil.

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PARIS/LONDRES - Le trafic pouvait théoriquement reprendre dans le tunnel sous la Manche après l'évacuation d'un train bloqué par la fumée provenant d'un camion en feu, qui a entraîné la fermeture du site, a annoncé l'opérateur Eurotunnel.

La police du Kent a précisé qu'aucune victime n'était signalée. Les passagers d'un train ont dû être évacués. L'opération s'est déroulée sans encombre via une galerie de secours.

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PARIS - Patronat et organisations syndicales ne sont pas parvenus la nuit dernière à un accord sur une refonte du dialogue social en entreprise, malgré deux jours et une nuit de discussions, et sont convenus de prolonger les négociations, si possible la semaine prochaine.

Un compromis paraissait pourtant se dessiner hier entre le Medef, l'Union professionnelle artisanale (UPA), la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC, sans la CGT, Force ouvrière et la CGPME, sur une simplification et une modernisation de ce dialogue social.

Le Medef et l'UPA proposent de fusionner les actuelles instances représentatives du personnel (IRP) dans les sociétés d'au moins 11 salariés au sein d'un conseil d'entreprise regroupant les missions et prérogatives des délégués du personnel, du comité d'entreprise et du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), tout en sanctuarisant le rôle des délégués syndicaux.