NEW YORK - Le candidat républicain à la présidentielle américaine Donald Trump est à nouveau au centre d'une vive polémique après que le Washington Post a publié une conversation, remontant à 2005, dans laquelle le magnat immobilier raconte, en utilisant des termes crus, comment il a tenté d'avoir des rapports sexuels avec une femme mariée.

Ce n'est pas la première fois que Donald Trump est sous le feu des critiques pour la manière sexiste et dégradante dont il parle des femmes.

Mais l'enregistrement publié par Washington Post donne pléthore de nouvelles munitions à la candidate démocrate Hillary Clinton dans ce domaine juste avant leur deuxième débat présidentiel, prévu dimanche.

Au cours de la conversation enregistrée en 2005, Donald Trump, équipé d'un microphone, bavardait avec Billy Bush, le présentateur de l'émission "Acces Hollywood", diffusé par NBC, juste avant le tournage d'une séquence.

"J'ai essayé de la b---. Elle était mariée. J'ai fait toutes les avances possibles, mais je n'y suis pas arrivé", entend-on dire le candidat républicain.

Ce dernier évoque également l'attrait qu'exercent sur lui les belles femmes.

"Je commence à les embrasser. Et quand on est quelqu'un de connu, elles vous laissent faire. On les attrape par la ch---e. On peut faire tout ce que l'on veut."

Donald Trump, qui ne cesse de mettre avant les infidélités de l'ancien président Bill Clinton pour critiquer Hillary, a minimisé l'enregistrement.

Mais Reince Priebus, le président du Comité national républicain (RNC), a déclaré au sujet de l'enregistrement : "Aucune femme ne devrait jamais être décrite dans ces termes ou évoquée de cette manière. En aucun cas."

Et Paul Ryan, président de la Chambre des représentants, s'est dit "écoeuré" par les propos entendus dans la bouche de Donald Trump, ajoutant que ce dernier ne viendrait pas une réunion de campagne prévue samedi dans le Wisconsin.

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OSLO - Le prix Nobel 2016 de la paix a été attribué au président colombien Juan Manuel Santos pour ses "efforts déterminés" en faveur de la paix en dépit de l'échec du référendum sur l'accord conclu avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).

Le comité souligne que "ce prix doit aussi être vu comme un hommage au peuple colombien qui, malgré de grandes difficultés et de grandes souffrances, n'a pas renoncé à l'espoir d'une paix juste, et à toutes les parties qui ont contribué au processus de paix".

Après plus de quatre ans de négociations, l'accord de paix a été signé fin septembre à Carthagène par Juan Manuel Santos et Rodrigo Londoño, le chef des Farc - qui ne partagera donc pas le Nobel avec lui.

Rodrigo Londoño, connu sous son nom de guerre "Timochenko", n'en a pas moins "félicité" le président colombien sur son compte Twitter.

Il avait déclaré un peu plus tôt que "le seul prix auquel nous aspirons, c'est la paix et la justice sociale pour la Colombie", et réaffirmé sa volonté de parvenir à une Colombie "sans paramilitarisme, sans représailles ni mensonges".

L'accord de paix devait mettre un terme à 52 ans d'un conflit armé qui a fait 220.000 morts et déplacé des millions de personnes. Mais, jugé trop favorable aux ex-guérilléros par ses détracteurs, il a été rejeté dimanche par référendum par 50,21% des voix contre 49,78%.

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MOSCOU/BEYROUTH - La Russie a réaffirmé hier son hostilité au projet de résolution présenté à l'Onu par la France et l'Espagne pour tenter de mettre fin aux bombardements aériens des quartiers de l'est d'Alep tenus par les insurgés.

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov, a jugé plusieurs points "inacceptables", notamment la "politisation" de l'aide humanitaire.

Sergueï Lavrov, chef de la diplomatie russe, s'est en revanche dit favorable à l'offre de Staffan de Mistura, émissaire de l'Onu pour la Syrie, qui s'est dit prêt jeudi à se rendre en personne à Alep pour procéder à l'évacuation du millier de combattants djihadistes qui s'y trouveraient.

Le président syrien, Bachar al Assad, avait proposé la veille une amnistie aux combattants qui accepteraient de quitter Alep-Est avec leurs familles et un sauf-conduit pour gagner d'autres secteurs de Syrie aux mains de l'opposition.

Les insurgés, bombardés depuis 15 jours avec une intensité sans précédent par l'aviation russe et l'armée syrienne, disent toutefois ne pas faire confiance au chef de l'Etat et jugent que son offre a pour but de purger la partie orientale de la ville de sa population sunnite.

En déplacement à Washington au lendemain d'une visite à Moscou, le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault, a indiqué que le projet de résolution serait soumis aujourd'hui au vote du Conseil de sécurité des Nations unies.

WASHINGTON - Les bombardements répétés et délibérés d'hôpitaux par les armées russe et syrienne appellent l'ouverture d'une enquête pour crimes de guerre, a estimé le secrétaire d'Etat américain.

"La nuit dernière, le régime (syrien) a attaqué un nouvel hôpital dans lequel 20 personnes ont été tuées et 100 blessées", a déclaré John Kerry avant un entretien avec son homologue français Jean-marc Ayrault.

"La Russie et le régime doivent au monde davantage qu'une explication sur les raison qui font qu'ils continuent à frapper des hôpitaux, des structures médicales, des enfants, des femmes", a-t-il poursuivi.

"Ce sont des actes qui plaident pour l'ouverture d'une enquête pour crimes de guerre en bonne et due forme et ceux qui les ont commis devraient avoir des comptes à rendre."

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CHANTAL, Haïti/COCOA BACH, Floride - L'ouragan Matthew, qui longe désormais les côtes de Floride, a fait 842 morts et des milliers de sans-abri en Haïti, selon un dernier bilan communiqué publié hier.

Trois jours après le passage de la dépression, les informations continuent à arriver des villages haïtiens isolés par les inondations et les glissements de terrain. Trois villes signalent plusieurs dizaines de morts. C'est le cas de Chantal, dont le maire a fait état de 86 tués, pour la plupart victimes de chutes d'arbres, et de 20 disparus.

La région de Grand'Anse, dans le Nord, compte également de nombreux disparus, tout comme Les Anglais, où ils sont "plusieurs dizaines", selon un membre de l'administration locale joint par Reuters.

A Anse-d'Hainault, sept personnes ont en outre succombé au choléra et 17 cas de la maladie ont été signalés aux Chardonnières, sur la côte sud.

Le dernier bilan établi à partir des chiffres fournis par les équipes de la Protection civile sur le terrain s'élève à 842 morts, mais l'agence centrale, qui met plus de temps à rassembler les informations, parle pour le moment de 271 morts et de 61.500 sans-abri. Le gouvernement avait évalué jeudi à 350.000 le nombre de sinistrés ayant besoin d'une aide immédiate.

En Floride, une personne a été tuée par la chute d'un arbre dans le comté de Volusia et un million de foyers sont privés d'électricité, selon le gouverneur de l'Etat, Rick Scott.

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PARIS - Les Européens doivent être intransigeants face aux manoeuvres du Royaume-Uni pour tenter de contourner la libre circulation des personnes tout en conservant les avantages de l'Union, a déclaré hier le président de la Commission européenne.

"Il doit être évident que si le Royaume-Uni veut avoir un libre accès au marché intérieur, que toutes les règles et toutes les libertés (...) doivent être intégralement respectées. On ne peut pas être un pied dedans et un pied dehors", a déclaré Jean-Claude Juncker lors d'un colloque à Paris pour les 20 ans de l'Institut Jacques Delors. "Sur ce point, nous devons être intransigeants", a-t-il ajouté.

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PARIS - L'annulation par la Pologne d'une commande de 50 hélicoptères militaires Caracal d'Airbus suscite une vive crise diplomatique entre Paris et Varsovie, au point que les autorités françaises envisagent des mesures de rétorsion.

La relation entre les deux pays membres de l'Union européenne et de l'Otan va être "gravement affectée" par la décision polonaise et la France va "réexaminer l'ensemble" de sa coopération en matière de défense avec la Pologne, selon une source française proche du dossier.

L'Etat français, actionnaire d'Airbus à hauteur de 11%, veillera à ce que le groupe réexamine ses projets d'investissements en Pologne, a ajouté cette source.

Le contrat, qui portait sur la livraison de 50 hélicoptères Caracal pour un montant de 13,5 milliards de zlotys (3,14 milliards d'euros), représentait plus de 3.000 emplois en Pologne, selon Airbus.

Airbus Group emploie actuellement environ 900 salariés en Pologne, dans le spatial, les hélicoptères et les avions militaires, avec un centre de recherche dans le pays.

Sur le plan diplomatique, les consultations envisagées le 13 octobre à Varsovie en présence de François Hollande ont été reportées sine die après la confirmation, vendredi, par le ministre polonais de la Défense de l'annulation de l'appel d'offres remporté en avril 2015 par Airbus Helicopters.

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PARIS - Le Premier ministre français, Manuel Valls, s'est prononcé hier pour une "vraie politique de croissance" en Europe et a dit assumer sur ce point un "désaccord fort" avec l'Allemagne.

Dans un discours à Paris, à l'invitation de l'Institut Jacques Delors, il a également jugé que l'Union européenne devait pouvoir s'endetter.

"Je pense qu'il nous faut porter une vraie politique de croissance, qui ne peut pas se résumer aux seuls enjeux de compétitivité", a déclaré Manuel Valls. "Je sais que ce point-là est un point de désaccord fort avec notre grand partenaire allemand, et je l'assume".

Manuel Valls a par ailleurs estimé que l'"hypocrisie" entourant la question de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne devait cesser, quelques jours après l'appel lancé par le président turc à l'UE pour qu'elle se prononce clairement sur cette question. "L'Union n'a pas vocation à s'élargir indéfiniment", a estimé le Premier ministre français.

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PARIS - Nicolas Sarkozy a implicitement accusé Alain Juppé hier de "compromission" et de "confusion déloyale" pour avoir invité les électeurs de gauche à participer à la primaire d'investiture présidentielle de la droite et du centre.

L'enjeu de la participation au scrutin des 20 et 27 novembre, pour lequel le maire de Bordeaux part favori, attise l'antagonisme entre les deux hommes, au point qu'Alain Juppé a déclaré jeudi soir sur France 2 que l'ancien président était pris de "panique" face à des sondages défavorables.

L'ancien président de la République a par ailleurs annoncé qu'il soumettrait à référendum, s'il est élu président en 2017, ses propositions contestées de suspendre le regroupement familial et de placer en rétention administrative des personnes fichées "S" représentant une menace potentielle.

Invité du journal de 20 heures de France 2, Nicolas Sarkozy a choisi l'opposition frontale avec Alain Juppé, favori de la primaire d'investiture à droite, en mettant en avant deux mesures de son programme, que le maire de Bordeaux rejette, sous le sceau gaulliste de la "souveraineté populaire".

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PARIS - L'UDI pourrait présenter un candidat à l'élection présidentielle de 2017 si Nicolas Sarkozy devait être investi par la droite, a déclaré hier Chantal Jouanno, porte-parole de la principale formation centriste.

"La question se posera très sérieusement d'avoir notre candidat, très sérieusement, parce que chez nos adhérents, aujourd'hui, il est loin de faire consensus", a dit Chantal Jouanno à Sud Radio et Public Sénat.

"Je ne vois pas comment nos adhérents suivraient un candidat anti-européen, anti-environnement et qui aujourd'hui est en train de mettre de l'huile sur le feu dans un pays qui a besoin d'humanisme", a-t-elle ajouté.

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PARIS - Des familles de victimes des attentats du 13 novembre ont saisi le parquet de Paris pour apologie du terrorisme après les propos du polémiste Eric Zemmour, qui dit "respecter les djihadistes prêts à mourir pour ce en quoi ils croient", a-t-on appris hier auprès de leur avocate.

Me Samia Maktouf considère que ces propos "glorifient l'action des terroristes" et demande au parquet d'engager des poursuites pénales et le retrait immédiat de ces déclarations "où elles viendraient à se trouver sur internet".

Dans une interview donnée au mensuel Causeur, paru hier, l'écrivain estime qu'entre la France et l'islam, "les musulmans doivent choisir" et prône le rétablissement "des règles assimilationnistes qui prévalaient jusqu'aux années 1960".