DUBAI/BEYROUTH - Le président iranien, Hassan Rohani, dès sa réélection, s'est engagé à ouvrir son pays au reste du monde et à accorder plus de liberté aux citoyens, dans un discours en forme de défi à l'adresse de ses opposants conservateurs.

Longtemps considéré comme un produit, prudent et modéré, de l'establishment, Hassan Rohani s'est réinventé en champion des réformes durant la campagne électorale qui a débouché sur sa victoire, dès le premier tour, avec plus de 57% des voix.

Son principal adversaire, le conservateur Ebrahim Raisi, protégé de l'ayatollah Ali Khamenei, le Guide suprême de la Révolution, a obtenu un peu plus de 38% des suffrages.

Pour son premier discours après l'annonce des résultats samedi, Hassan Rohani a semblé défier ouvertement les juges conservateurs en faisant l'éloge du chef spirituel du camp réformiste, l'ancien président Mohammad Khatami, au pouvoir de 1997 à 2005. Citer ou évoquer le nom de Mohammad Khatami, qui aura 74 ans en septembre, est interdit par la justice.

Le chef de l'Etat français, Emmanuel Macron, a salué la réélection du président d'Iran, Hassan Rohani, qui renforce selon lui l'espoir d'une application rigoureuse de l'accord international sur le nucléaire iranien.

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RYAD - Donald Trump a entamé hier en Arabie saoudite son premier déplacement à l'étranger, une tournée diplomatique de neuf jours devant permettre de reléguer au second plan la crise politique à Washington, où les révélations s'enchaînent depuis le renvoi du patron du FBI le 9 mai.

Premier effet concret de cette visite, des accords représentant 350 milliards de dollars (312 milliards d'euros), dont un en matière d'armement de 110 milliards de dollars, ont été signés entre les deux pays alliés.

A sa descente d'Air Force One, le président des Etats-Unis a été accueilli par le roi Salman ben Abdelaziz. Le souverain wahhabite a échangé une poignée de main avec Melania Trump, l'épouse du président et a pris place dans leur véhicule.

L'accueil a été notoirement plus chaleureux que celui accordé l'an dernier à Barack Obama, le prédécesseur démocrate de Donald Trump, qui était considéré par le royaume sunnite comme trop conciliant avec l'Iran chiite, son grand ennemi régional, et trop hésitant sur le dossier syrien.

Mais la tempête politique à Washington menace de se projeter comme une ombre portée sur sa tournée diplomatique.

La commission sénatoriale du Renseignement a annoncé hier que James Comey avait accepté de témoigner lors d'une audience publique qui aura lieu fin mai ou début juin.

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BRASILIA - Le président du Brésil, Michel Temer, s'est vivement défendu hier des accusations de corruption portées contre lui, redisant qu'il n'avait aucune intention de démissionner.

La Cour suprême du Brésil a lâché une bombe en dévoilant jeudi un témoignage l'accusant, lui et deux anciens présidents, Luiz Inacio Lula da Silva et Dilma Rousseff, d'avoir reçu l'équivalent de plusieurs millions d'euros de pots-de-vin.

Ce témoignage livré par des cadres du groupe alimentaire JBS SA, numéro un mondial du conditionnement de viande, a été obtenu en échange d'une réduction de peine dans le cadre de l'opération anti-corruption "Lava Jato" ("Lavage express") qui secoue le pays depuis de longs mois.

Il pose la question du maintien au pouvoir du président Temer, qui a lui-même succédé à Dilma Rousseff, destituée l'an dernier pour manipulation des comptes publics.

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CARACAS - L'opposition vénézuélienne a organisé une manifestation monstre hier à Caracas, un rassemblement présenté comme la plus grande démonstration de force depuis le début il y a cinquante jours de la vague de protestation anti-gouvernementale.

Des centaines de milliers de personnes ont défilé dans la capitale, et dans plusieurs villes du pays, pour réclamer le départ du pouvoir du président Nicolas Maduro.

Les partisans du chef de l’Etat, vêtus comme à leur habitude de rouge, ont organisé une contre-manifestation dans un autre quartier de la capitale, chantant et dansant.

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PARIS - Le Premier ministre, Edouard Philippe, a lancé un appel à la constitution d'une "majorité de progrès" à l'occasion d'un déplacement au Havre, où il a fait ses adieux de maire pour pouvoir se consacrer entièrement à sa tâche à Matignon.

Issu du parti Les Républicains, il incarne avec les ministres de l'Economie et du Budget, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, l'élargissement du gouvernement vers la droite voulu par Emmanuel Macron.

Edouard Philippe a dit à des journalistes être dans une relation de "confiance très forte" avec le chef de l'Etat "et avec tous ceux qui ont décidé de le rejoindre (...) pour faire en sorte que la France sorte d'un clivage partisan un peu ancien qui ne correspond plus à la réalité".

Il s'agit désormais, a-t-il ajouté, d'aller "vers une majorité de progrès, qui rassemble des hommes et des femmes venus d'horizons politiques et professionnels extrêmement différents", avec en commun l'idée "qu'on peut se saisir de ce moment historique pour faire avancer le pays".

PARIS - Le chef de file des Républicains (LR) pour la bataille des élections législatives s'est efforcé hier de réarmer une droite sonnée par l'élection présidentielle et l'entrée de plusieurs de ses membres dans le gouvernement d'Emmanuel Macron.

Lors d'une réunion publique de soutien aux candidats de LR et de son allié centriste de l'UDI, à Paris, à moins d'un mois des élections législatives, François Baroin a dénoncé l'"unanimisme illusoire et éphémère" suscité selon lui par la victoire du candidat d'En Marche ! à la présidentielle.

"La franchise m'apparaît bien plus porteuse pour notre pays qu'une addition de reniements (...) La démocratie, ce n'est pas un mercato gouvernemental", a lancé François Baroin, qui a qualifié l'équipe nommée mercredi de "gouvernement provisoire".

PARIS - Emmanuel Macron et Edouard Philippe affichent une cote de popularité à peu près dans la moyenne des chefs d'Etat et de gouvernement français qui les ont précédés en début de mandat, selon un sondage Ifop publié par le Journal du Dimanche.

Sur 973 personnes interrogées vendredi et samedi, 62% se disent satisfaites du nouveau président de la République et 55% de son chef de gouvernement, venu de la droite.