BÉNI, République Démocratique du Congo (Reuters) - Des combattants islamistes présumés ont tué 15 civils lors d'une attaque contre un village du nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), ont déclaré lundi un groupe de défense des droits de l'homme et un responsable local.

Les miliciens, soupçonnés d'être des rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe armé d'origine ougandaise, ont pris d'assaut dimanche soir le village de Bulongo, dans la province du Nord-Kivu, à environ 40 km à l'est de la ville de Beni, pillant les maisons et tuant des habitants, a déclaré à Reuters le maire Jean Paul Katembo.

Les assaillants ont tué 15 personnes et incendié six véhicules, a déclaré Ricardo Rupande, responsable de la société civile du secteur de Ruenzori.

Les ADF sont une milice ougandaise active dans l'est de la RDC depuis les années 1990, connue pour avoir tué des dizaines de civils, souvent lors d'attaques nocturnes menées à l'aide de machettes. Le groupe a prêté allégeance au groupe État islamique en 2019.

"Il était environ 21 heures quand j'ai entendu de fortes détonations. Mon premier réflexe a été de fuir car j'ai immédiatement pensé que c'était les ADF. Ils ont tué 15 de nos frères et soeurs", a déclaré Kambele Meza Milan, habitant de Bulango.

Le porte-parole de l'armée congolaise n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.

La violence des milices dans l'est de la RDC, une région riche en minéraux, a poussé le gouvernement à nommer des officiers de l'armée pour diriger le Nord-Kivu et la province voisine d'Ituri en mai 2021.

L'Ouganda a pour sa part envoyé plus de 1.000 soldats en RDC en décembre dernier pour mener des opérations conjointes contre la milice.

Mais les attaques se sont poursuivies sans relâche et plus de 60 personnes ont été tuées sur cinq jours en mars et plus de 40 en avril.

(Reportage Erikas Mwisi, rédigé par Sofia Christensen; version française Diana Mandiá, édité par Kate Entringer)