MAPUTO, 18 octobre (Reuters) - L'armée mozambicaine a mené vendredi une opération de représailles contre le QG du mouvement d'opposition Renamo au lendemain d'une embuscade qui a coûté la vie à sept soldats.

Les forces armées ont attaqué le fief des insurgés dans la région montagneuse de Gorongosa, a indiqué Ivone Soares, membre du parlement de la Résistance nationale mozambicaine.

Un commandant de la police a précisé que l'opération militaire menée dans la province de Sofala dans le centre du pays s'était soldée par de "nombreux blessés" qui avaient été évacués vers des hôpitaux.

Il s'agit de la plus importante flambée de violence au Mozambique depuis un an entre les forces gouvernementales et les rebelles de la Renamo qui avaient mené entre 1975 et 1992 une guerre civile responsable d'un million de morts.

Ces heurts interviennent un mois avant les élections municipales dont la Renamo a promis de perturber le déroulement.

Ils sont de nature à inquiéter les investisseurs étrangers qui s'intéressent au secteur minier mais également aux gisements de gaz naturel récemment découverts au large des côtes.

Le Mozambique est l'un des pays d'Afrique dont la croissance économique a été la plus forte depuis trois ans en raison de l'activité minière.

L'activité de la résistance nationale pourrait perturber cet élan après les attaques menées en avril et en juin dans la province de Sofala qui ont fait 11 morts dans l'armée et la police et six parmi les civils.

Ces opérations avaient provoqué une interruption temporaire des acheminements de charbon vers la côte par voie ferrée.

La Renamo a été constituée dans les années 70 par les services secrets de la Rhodésie (l'actuel Zimbabwe), dominée par les blancs, comme un groupe anti-communiste de lutte contre le parti Frelimo d'inspiration marxiste au pouvoir. (Manuel Macari; Pierre Sérisier pour le service français)