par Ange Kasongo et Sonia Rolley

DAKAR, 19 mai (Reuters) -

Les forces armées de la République démocratique du Congo (RDC) ont déjoué dimanche matin une tentative de coup d'État impliquant des Congolais et des combattants étrangers, a déclaré le porte-parole de l'armée dans une allocution télévisée.

L'instigateur de cette tentative de putsch a été tué et une cinquantaine de personnes ont été arrêtées, parmi lesquelles trois ressortissants des Etats-Unis, a déclaré par la suite à Reuters Sylvain Ekenge.

Des tirs ont éclaté vers 04h00 du matin à Kinshasa, a constaté un journaliste de Reuters. Des hommes armés ont attaqué la présidence dans le centre-ville, a déclaré Sylvain Ekenge.

Une autre attaque a eu lieu à proximité, visant le domicile de Vital Kamerhe, un membre du Parlement qui doit être nommé président de l'Assemblée nationale, ont déclaré le porte-parole de Kamerhe, Michel Moto Muhima, et l'ambassadeur du Japon dans des messages sur X.

Michel Moto Muhima a déclaré que deux gardes et un assaillant avaient été tués dans cet incident. Sylvain Ekenge a confirmé la mort d'un assaillant.

Un obus tiré de Kinshasa a touché Brazzaville, sur l'autre rive du Congo, et blessé plusieurs personnes, dont une a été hospitalisée, dans la capitale de la République du Congo, selon le gouvernement de Brazzaville.

Sylvain Ekenge a désigné Christian Malanga, un responsable congolais basé aux Etats-Unis, comme l'instigateur de cette tentative de coup de force.

Il a déclaré qu'il avait été "définitivement neutralisé" pendant l'attaque contre le palais de la Nation.

"Un certain Aboubacar a été neutralisé pendant l'attaque contre la résidence de Vital Kamerhe" et les autres ont été arrêtés - environ 50 personnes dont trois citoyens américains, a-t-il précisé.

Sylvain Ekenge a ajouté que Christian Malanga avait déjà mené une tentative de coup d'Etat en 2017 et que l'un des ressortissants américains était son fils.

Une vidéo en direct de l'attaque a été semble-t-il postée sur une page Facebook appartenant à Malanga. Reuters n'a pu en vérifier l'authenticité.

"Nous, les militants, sommes fatigués. Nous ne pouvons pas continuer avec Tshisekedi et Kamerhe, ils ont fait trop de choses stupides dans ce pays", déclare Christian Malanga en lingala dans cette vidéo.

L'ambassadrice des Etats-Unis à Kinshasa, Lucy Tamlyn, s'est dite "très préoccupée" par l'implication présumée de ressortissants américains dans cette attaque, dans un message sur les réseaux sociaux.

"Soyez assurés que nous coopérerons avec les autorités de la RDC (...) et traduirons devant la justice tout citoyen américain impliqué dans des actes criminels", a-t-elle dit.

La cheffe de la mission de stabilisation de l'Onu en RDC, Bintou Keita, a condamné les incidents et offert son soutien aux autorités de RDC, dans un message sur X.

Félix Tshisekedi a été réélu en décembre dernier pour un nouveau mandat présidentiel. Il a nommé il y a six semaines Judith Suminwa au poste de Première ministre. Aucun nouveau gouvernement n'a encore été formé. (Reportage d'Ange Kasongo et de Sonia Rolley, rédigé par Portia Crowe, David Goodman et Frances Kerry, version française Benjamin Mallet)