Dans l’imaginaire collectif, les cycles boursiers suivent de près les cycles économiques. Pourtant, la réalité est tout autre. Les investisseurs, toujours dans l’anticipation, ajustent leurs stratégies en fonction des attentes, et non des faits accomplis. Cette dynamique explique pourquoi les marchés montent ou baissent bien avant que les événements économiques ne se concrétisent.

L’anticipation, moteur des marchés

En bourse, il est souvent dit que “les marchés achètent la rumeur et vendent la nouvelle.” Cette maxime illustre parfaitement le fonctionnement du monde financier, où la valorisation des actifs repose moins sur la situation actuelle que sur les projections futures. Ainsi, lorsque les investisseurs s’attendent à un événement favorable — comme une baisse des taux d’intérêt — ils prennent position en amont, propulsant les cours à la hausse. Une fois l’événement survenu, la logique veut que le potentiel de hausse ait déjà été exploité, ce qui conduit parfois à des corrections.

Le phénomène de la “vente de la première baisse”

Un concept bien connu des professionnels illustre cette logique : la "vente de la première baisse". Ce mécanisme est particulièrement visible dans les secteurs sensibles aux politiques monétaires, comme l’immobilier ou la consommation discrétionnaire. L’exemple de la construction résidentielle aux Etats-Unis ces dernières semaines est éloquent.

Residence

Sur trois ans, tous les acteurs affichent une belle progression. Les leaders ont aussi progressé sur un an. Pour autant, les derniers mois ont été plus compliqués. Toutes les entreprises ont sousperformé le S&P500 (+7,2% sur six mois), avec de sérieux revers pour DR Horton et Lennar, les deux plus grosses entreprises du secteur.

Regardons le parcours de DR Horton face à l'obligation d'Etat US à 10 ans. Le point bas de l'obligation en septembre correspond à la double baisse de taux de la Fed. On constate qu'à partir de ce moment, le titre du constructeur immobilier a souffert. C'est une illustration de la vente à la première baisse. Pour autant, cela ne signifie pas que les deux courbes vont rester inversement corrélées.

DR Horton