C'était le temps fort de l'agenda macro la semaine passée : les chiffres d'inflation aux Etats-Unis. Les prix à la consommation (CPI) et les prix à la production (PPI) pour le mois de janvier sont tous deux tombés au-dessus des attentes ; des surprises à la hausse qui auraient pu faire paniquer les marchés. Il y a bien eu quelques mouvements sur les futures, mais les marchés actions ont très vite repris leur chemin haussier, en direction de leurs records.
Consumer Price Index, January. Source : Bloomberg
Mais le chiffre d'inflation le plus important reste le PCE (Personal Consumer Expenditure) ; l'indicateur d'inflation privilégié de la Fed. Pourquoi la Fed préfère le PCE au CPI ? Parce que celui-ci intègre une gamme plus large de biens et services. Et aussi parce que les pondérations, c’est-à-dire les poids de chaque item dans l'indice, sont ajustées plus souvent que pour le CPI, ce qui permet de refléter au mieux les habitudes de consommation.
Donc, lorsqu’on étudie le CPI et le PPI, ce qu’il faut surtout regarder ce sont les composantes qui servent également au calcul du PCE. Les données sur les dépenses des ménages, et le logement du CPI sont réutilisés mais ajustés. En ce qui concerne le PPI, les données qui sont réutilisées concernent les prix des biens intermédiaires et finaux, ainsi que les services médicaux. Globalement, ces composantes étaient plutôt bien orientées en janvier.
Ainsi, les prévisionnistes ont pu mettre à jour leurs estimations et celles-ci laissent entrevoir une poursuite de la désinflation. Le consensus compilé par le Wall Street Journal, prévoit un PCE core à 2,6% pour janvier, en retrait par rapport à décembre. Et généralement, la publication du PCE est conforme aux attentes puisque, comme nous l’avons vu, certaines composantes sont déjà connues, ce qui réduit mécaniquement l’incertitude. Il faudra encore attendre le 28 février pour être fixé. Mais la poursuite de la tendance de désinflation est un prérequis pour que la Fed baisse à nouveau ses taux.