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Le CAC 40 a gagné 0,97% et le Stoxx 600 1,15% avec la détente dans
l'obligataire
* Record du S&P-500 et du Nasdaq à mi-séance avec Apple
* Les prix à la consommation aux USA stagnent contre toute attente
* Statu quo attendu sur les taux de la Fed à 18h00 GMT
par Claude Chendjou
PARIS, 12 juin (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé dans le
vert mercredi et Wall Street était également en hausse à mi-séance après la
publication des chiffres de l'inflation américaine qui ont ravivé la perspective
d'une baisse des taux de la Réserve fédérale (Fed) cette année.
À Paris, le CAC 40 a fini sur un gain de 0,97% à 7.864,7 points. Le
Footsie britannique a avancé de 0,83% et le Dax allemand a pris
1,49%.
L'indice EuroStoxx 50 a progressé de 1,48%, le FTSEurofirst 300
de 1,12% et le Stoxx 600 de 1,15%.
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avance de 0,31%, le
Standard & Poor's 500 de 1,10% et le Nasdaq de 1,73%. Ces deux
derniers indices ont atteint en séance des niveaux records, portés notamment par
Apple (+4,38%) qui est redevenue mercredi l'entreprise la mieux
valorisée au monde en Bourse, devant Microsoft (+1,50%), après la
présentation de sa stratégie dans l'intelligence artificielle (IA).
La bonne tenue des marchés vient aussi des prix à la consommation aux
Etats-Unis, qui ont stagné de manière inattendue en mai après une progression de
0,3% en avril. Sur un an, ils affichent une hausse de 3,3% contre un consensus
de +3,4%. Même l'indice CPI "core", qui exclut les éléments volatils, montre un
ralentissement des pressions inflationnistes avec une augmentation de seulement
0,2% en mai après +0,3% en avril.
"L'inflation a franchi un cap et la forte hausse du premier trimestre semble
être une anomalie", souligne Christopher Rupkey, chef économiste au cabinet
d'études FWDBONDS, notant un ralentissement de l'économie qui devrait se
traduire également sur les prix.
Après la publication de cet indicateur, les marchés évaluent désormais la
probabilité d'une baisse des taux de la Fed en septembre à plus de 70%, contre
54% auparavant, selon le baromètre Fedwatch de CME.
La Fed doit parallèlement rendre à partir de 18h00 GMT ses décisions de
politique monétaire après deux jours de réunions, tandis que les propos de son
président, Jerome Powell, seront particulièrement surveillés pour confirmer la
perspective d'un assouplissement monétaire en septembre.
En zone euro, l'optimisme a également fait son retour avec un net repli des
rendements obligataires après les inquiétudes suscitées par les résultats des
élections européennes et le séisme politique qui s'en est suivi en France.
La plupart des secteurs du Stoxx 600 ont ainsi fini en hausse, avec des
gains importants pour les banques (+1,33%) qui avaient particulièrement
souffert depuis lundi. Les gains de l'indice européen de l'automobile
(+0,03%) ont été limités par la perspective de poursuites judiciaires au
Royaume-Uni en lien avec le "dieselgate" et des craintes de représailles de la
part de la Chine dont les véhicules électriques vont être frappés de droit de
douane supplémentaires en Europe.
VALEURS EN EUROPE
Société générale (+2,09%) a affiché l'une des meilleures
performances du CAC 40 dans le sillage du rebond des valeurs bancaires après
deux séances de baisse.
Umicore a chuté de 7,53%, le groupe belge de recyclage de métaux
ayant émis un avertissement sur ses résultats dans un contexte de ralentissement
de la demande sur le marché des véhicules électriques.
Legal & General a cédé 5,47%, les actionnaires de l'assureur
britannique ayant été déçus par les projets de rachat d'actions de 200 millions
de livres et de fusion de sa division d'investissement.
Le spécialiste des services d'hygiène Rentokil Initial a bondi de
13,72% à la faveur d'une information selon laquelle le fonds Trian Fund
Management de Nelson Peltz a pris une importante participation à son capital.
LES INDICATEURS DU JOUR
L'inflation en Allemagne s'est établie à 2,8% sur un an en mai, un taux
conforme à la première estimation, selon Destatis, l'institut fédéral de la
statistique.
Le produit intérieur brut (PIB) britannique est resté stable en avril, comme
prévu par le consensus Reuters, après une hausse de 0,4% en mars en rythme
mensuel, selon les chiffres de l'Office national de la statistique (ONS).
CHANGES
Le dollar, qui a atteint mardi un plus haut de quatre semaines à 105,46
points, recule logiquement mercredi, de 0,87%, face à un panier de devises de
référence après la publication des données sur l'inflation américaine.
L'euro , en hausse de 0,95%, s'affiche mercredi à 1,0841 dollar, après
avoir touché la veille son plus bas niveau depuis le 2 mai, à 1,07195 dollar.
La livre sterling se traite à 1,2838 (+0,77%). Selon Danni Hewson,
responsable de l'analyse financière chez AJ. Cloche, la stagnation de l'économie
britannique est considérée comme une bonne nouvelle comparativement aux craintes
d'une récession.
TAUX
Le rendement du Bund allemand à dix ans , référence pour la zone
euro, a fini en repli de 8,8 points de base (pdb), à 2,532%, sa plus forte
baisse en une séance depuis le 15 mai. Celui à deux ans a cédé 5,1
pdb, à 2,955%.
Le "spread" entre les obligations allemandes et françaises à dix ans
est retombé à 62,49 points de base après avoir atteint 66,9 mardi,
l'écart le plus important depuis mars 2023, en raison du risque politique lié
aux élections législatives anticipées en France.
"On est plus dans une position attentiste que d'inquiétude réelle car on ne
connaît pas le programme du Rassemblement national", commente mercredi Marine
Mazet, stratégiste taux chez Nomura, disant ne pas croire à un important
différentiel, au-delà de 80 pdb, avant les résultats du scrutin le 7 juillet.
Aux Etats-Unis, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans
recule plus nettement, de 13,3 points de base, à 4,2694%, réagissant
aux chiffres mensuels de l'inflation.
PÉTROLE
Les cours pétroliers montent mercredi, l'Agence internationale de l'énergie
(AIE), l'Agence américaine de l'information sur l'énergie (EIA) et
l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) anticipant une baisse des
stocks mondiaux de brut au second semestre.
Le Brent gagne 0,34% à 82,20 dollars le baril et le brut léger
américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,27% à 78,11 dollars .
A SUIVRE JEUDI:
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Zhifan Liu)
Point marchés-L'Europe finit dans le vert, l'inflation stagne aux Etats-Unis
