KABOUL, 10 janvier (Reuters) - Deux responsables taliban afghans, au moins, ont été tués ces dernières semaines dans la ville pakistanaise de Quetta, probablement victimes de règlements de comptes au sein du groupe islamiste, a-t-on appris de source policière.

D'autres chefs taliban afghans auraient été assassinés récemment, alors que le gouvernement de Kaboul a lancé des appels au dialogue avec les insurgés en prévision du départ des forces étrangères d'Afghanistan.

Selon des responsables afghans, plusieurs des victimes menaient des discussions avec des représentants de Kaboul, sans y avoir été autorisées par les instances dirigeantes des taliban.

Il y a deux semaines, Noorullah Hottak, qui était l'un des douze membres de la Choura de Quetta, conseil de direction des taliban, a été abattu par des inconnus. Egalement en décembre, un autre chef taliban, Mullah Abdul Malek, a aussi été tué.

La direction officielle des taliban dément ces assassinats et dénonce une opération de propagande menée par les ennemis du mouvement. "Chaque fois que quelqu'un est assassiné, ils disent que c'est un membre du Conseil des taliban ou un proche du mollah Omar !", affirme-t-elle vendredi dans un communiqué.

La semaine dernière, pourtant, quatre taliban ont affirmé à Reuters que plusieurs chefs du mouvement islamiste avaient été assassinés pour avoir pris contact avec les autorités de Kaboul. L'un des informateurs, qui vit à Quetta, a parlé de 18 assassinats de ce type depuis début 2013.

Quetta, à 80 km de la frontière afghane, accueille de nombreux taliban afghans pendant les mois d'hiver. (Hamid Shalizi et Dylan Welch avec Mirwais Harooni, Jibran Ahmad et Katharine Houreld; Guy Kerivel pour le service français)