par Aileen Wang et Simon Rabinovitch

La Chine maintiendra sa monnaie relativement stable mais avertira les exportateurs des risques éventuels afin qu'ils minimisent leurs pertes, a ainsi annoncé mercredi la Commission nationale du développement et des réformes (CNDR).

"Nous devrions fondamentalement maintenir la stabilité du yuan à un niveau d'équilibre raisonnable, tout en renforçant l'analyse et la surveillance et en faisant des déclarations sur les risques au moment opportun afin de réduire les risques et pertes des exportateurs", explique la CNDR dans une étude publiée sur le site du gouvernement ( www.gov.cn )

Timonthy Geithner rencontrera le vice-Premier ministre Wang Qishan jeudi sur le chemin de retour vers les Etats-Unis après une visite en Inde où il a lancé des discussions sur un partenariat économique et financier.

Un porte-parole du Trésor, qui accompagnait Timothy Geithner à Bombay, s'est abstenu de tout commentaire sur les thèmes des discussions de jeudi et dit qu'il n'y aurait plus de déclarations à ce sujet.

"Le secrétaire et le vice-Premier ministre se sont employé à trouver l'opportunité de se voir en personne depuis quelques temps et la réunion a été confirmée hier", s'est-il borné à dire.

UN TAUX PLUS SOUPLE

Washington presse Pékin de réévaluer le yuan qui, affirment certains, aux Etats-Unis en particulier, procure un avantage commercial indu à la Chine.

La voix de la CNDR a plus de poids que pratiquement toute autre institution gouvernementale, y compris la banque centrale, en ce qui concerne la prise de décision sur les changes.

Emises après une série de "stress tests" visant à déterminer la réaction des exportateurs en cas d'appréciation du yuan, ses déclarations sonnent peut-être comme un avertissement du gouvernement aux entreprises à se préparer à une éventuelle appréciation qui pourrait éroder leurs marges déjà faibles.

Zhang Yansheng, directeur général de l'Institut de recherche économique internationale, un bureau de prospective dépendant de la CNDR, a dit que la Chine voulait un yuan flottant, tout en soulignant les éventuels pièges de ce régime.

"Nous voulons également que le taux de change du yuan soit plus souple et fondé sur l'offre et la demande mais les Etats-Unis devraient bien souligner que c'est un processus progressif", a-t-il dit à Reuters.

"A l'heure actuelle, les entreprises chinoises n'ont pas la capacité de se couvrir du risque de change et la Chine manque également d'un système établi de gestion du risque de change".

Pékin a laissé le yuan s'apprécier de 21% face au dollar de juillet 2005 à juillet 2008 avant de réancrer la monnaie non loin de 6,83 par dollar et ce afin d'aider ses exportateurs à traverser la crise financière.

La Maison blanche a déclaré mardi que Barack Obama soulèverait la question du yuan à l'occasion de la visite à Washington du président chinois Hu Jintao, pour un sommet sur le désarmement nucléaire les 12 et 13 avril.

Le vice-ministre des Affaires étrangères Cui Tiankai n'a pas souhaité dire si la question du yuan serait abordée lors de cette visite. Il a souligné que la Chine et les Etats-Unis entretenaient des "vues différentes" sur les questions financières et économiques, mais partageaient "des intérêts communs importants". Il a ajouté qu'il y aurait "des échanges de points de vue sur un grand nombre de sujets".

Catherine Monin et Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Dominique Rodriguez