Face à la montée de l'inflation dans le monde, les banques centrales sont à l'affût des signes d'une spirale salaires-prix incontrôlable, dans laquelle les entreprises n'ont d'autre choix que d'augmenter régulièrement les salaires au même rythme que les prix.

En novembre dernier, la Banque de France a commencé à interroger les dirigeants de 1 700 entreprises sur l'évolution des prix qu'ils observent, afin d'être moins dépendante des marchés financiers pour connaître les anticipations d'inflation à venir.

Publiant les résultats pour la première fois, la banque centrale a indiqué que l'anticipation médiane d'inflation des entreprises interrogées fin mai-début juin s'élevait à 5,0 % à un an, soit un taux inchangé par rapport au taux d'inflation actuel et un taux de 2,6 % en novembre.

Toutefois, dans un horizon de trois à cinq ans, la médiane des prévisions d'inflation s'établit à 3,0 %, tandis qu'environ 35 % des dirigeants s'attendent à un taux d'environ 2 %, conformément à l'objectif à moyen terme de la Banque centrale européenne.

L'attente médiane de croissance des salaires de base dans un an s'élevait à 3,0 %, contre 2,4 % en novembre.

"Ces anticipations salariales restent inférieures aux anticipations d'inflation sur le même horizon d'un an et ne semblent pas indiquer le déclenchement d'une boucle prix-salaires", a déclaré la banque centrale.

La Banque de France a ajouté que la dernière enquête avait été réalisée avant que la Banque centrale européenne ne présente, le 9 juin, ses projets de normalisation de sa politique monétaire, ce qui, selon la banque centrale française, contribuerait au "réancrage" progressif des anticipations d'inflation.