Affaires économiques et monétaires - 25-04-2013 - 16:35
Commission : Affaires économiques et monétaires

L'accent mis par la Commission européenne sur l'austérité a été de nouveau largement critiqué par les députés de centre-gauche lors de la réunion de la commission des affaires économiques et monétaires ce jeudi, en présence d'Olli Rehn, une semaine après le débat en plénière. Les principaux députés de centre-droit ont toutefois invité Olli Rehn à faire preuve de courage et de conviction face aux signes de fléchissement de la Commission à l'égard des pourfendeurs de l'austérité.

Les réformes déjà entreprises signifient que le rythme de l'assainissement des finances publiques pourrait dorénavant être ralenti, a déclaré le commissaire. Cette remarque a suscité des critiques de parlementaires de centre-droit: ils ont estimé que la Commission européenne se détournait du droit chemin et envoyait un mauvais signal, insinuant qu'elle était prête à plier face aux pressions et à revenir sur son agenda de réformes économiques.


Les députés du centre-gauche ont, au contraire, estimé que les commentaires de M. Rehn n'allaient pas suffisamment loin. Selon certains d'entre eux, la politique d'austérité ne fonctionne pas et n'a plus de soutien politique ou social. D'autres ont déclaré que l'UE avait besoin de nouvelles mesures incitatives et pas uniquement d'un ralentissement des réformes.


Reconnaissant à demi-mot qu'un allègement des réformes serait bénéfique aux pays en crise dans la zone euro, M. Rehn a indiqué que réduire l'austérité serait justifié selon "la théorie économique rationnelle" mais les contraintes politiques imposées par les pays en meilleure santé économique rendaient difficiles de telles décisions.


Les députés ont demandé à M. Rehn si sa proposition de ralentir les réformes s'appliquerait à tous les pays. Il a répondu que ce ne serait pas le cas et que certains pays étaient disposés à poursuivre des réformes rapides.


Des critiques ont également été émises, relatives au bilan de la Commission européenne en matière d'emploi, à son incapacité à mettre suffisamment la pression aux pays endettés afin qu'ils réduisent leurs dépenses militaires, et à l'accent mis presque exclusivement sur la dette publique au détriment de la dette privée et de la dette implicite.


Enfin, plusieurs députés se sont plaints du manque de transparence et de contrôle du travail de la Troïka (BCE, FMI, Commission européenne) dans les pays qui bénéficient de prêts de renflouement. Cette question sera débattue lors des auditions des 7 et 8 mai de la commission parlementaire, en présence de Jorg Asmussen de la BCE, du Président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, et du commissaire Olli Rehn. Les auditions porteront sur l'action de la Troïka dans le sauvetage de Chypre. Le FMI participera également à une audition sur le même sujet fin mai.

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