PARIS (Reuters) - La nuit de samedi à dimanche a été moins agitée que les précédentes sur le front des violences urbaines en France, où plus de 700 personnes ont été interpellées et des dégradations constatées, notamment en région parisienne.

Le ministère de l'Intérieur a signalé 719 interpellations contre 1.311 la nuit précédente et 875 jeudi soir.

Quarante-cinq policiers et gendarmes ont été blessés, a-t-on précisé de même source.

Cinq jours après la mort à Nanterre (Hauts-de-Seine) d'un jeune homme tué par un tir de policier, des exactions ont encore été signalées en de nombreux endroits, notamment à Strasbourg et Nice.

"Nuit plus calme grâce à l'action résolue des forces de l'ordre", a tweeté tôt dimanche matin le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui avait déployé comme la veille environ 45.000 gendarmes et policiers dans tout le pays, avec des renforts à Marseille, Lyon et Grenoble.

A Paris, des rassemblements de jeunes souvent vêtus de noir et vissés à leur téléphone portable ont eu lieu aux abords de l'avenue des Champs-Elysées, surveillés par un important dispositif de sécurité.

Des incidents ont éclaté dans le centre-ville de Marseille (Bouches-du-Rhône), où des tentatives de pillage et des affrontements entre jeunes et forces de l'ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogène, ont été signalés.

Le dernier bilan des autorités de la ville faisait état dimanche de 71 personnes interpellées et sept policiers dont un, blessé à la tête, a été hospitalisé.

A Tourcoing (Nord), le Raid et des CRS sont intervenus alors qu'au moins une voiture a été incendiée malgré le couvre-feu, décrété dans de nombreuses communes.

En région parisienne, le domicile du maire (Les Républicains) de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), Vincent Jeanbrun, a été attaqué à la voiture-bélier et son épouse et ses enfants ont été pris pour cible, provoquant une vague d'indignation dans toute la classe politique.

Intervenant devant la presse, le procureur de Créteil a décidé de retenir "la qualification de tentative d'assassinat".

Les émeutes ont commencé après la mort d'un jeune homme de 17 ans, Nahel, abattu mardi lors d'un contrôle routier à Nanterre (Hauts-de-Seine). Des centaines de personnes ont assisté à ses obsèques samedi à la mosquée de Nanterre.

(Reportage Elizabeth Pineau avec Pascal Rossignol dans le Nord et Marc Leras à Marseille)