LONDRES, 12 janvier (Fondation Thomson Reuters) - L'actrice Natalie Portman a porté une nouvelle charge contre les discriminations salariales entre acteurs et actrices à Hollywood, révélant qu'elle avait été payée trois fois moins qu'Ashton Kutcher pour le film "Sex Friends" ("No Stings Attached") sorti en 2011.

"En comparaison avec les hommes, dans la plupart des professions, les femmes gagnent 80 cents quand les hommes gagnent un dollar. A Hollywood, nous gagnons 30 cents quand les hommes gagnent un dollar", ajoute l'actrice dans une interview accordée à l'édition britannique du magazine Marie Claire.

"Nous gagnons beaucoup, c'est donc difficile de se plaindre, mais cette disparité est dingue", ajoute Portman, qui a remporté en 2011 l'Oscar de la meilleure actrice pour son rôle dans "Black Swan" et incarne Jackie Kennedy dans un biopic prochainement à l'affiche.

A l'échelle du monde, les disparités de salaires entre hommes et femmes ont représenté en 2016, selon une étude diffusée en octobre dernier par le Forum économique mondial, un écart moyen de 59%. Et au rythme actuel d'évolution des salaires, ajoutait cette étude, il faudrait jusqu'à 170 ans pour le combler.

A Hollywood, la question se pose avec acuité depuis le cyberpiratage dont le studio Sony Pictures a été victime en 2015.

Des documents alors révélés au public avaient montré que l'actrice Jennifer Lawrence, star de la série des "Hunger Games", avait été moins bien traitée que ses partenaires Christian Bale et Bradley Cooper pour la comédie dramatique "American Bluff" ("American Hustle") sortie en 2013.

L'intéressement de Cooper et de Bale était de 9% des bénéfices d'exploitation du film, contre 7% seulement pour Lawrence, qui s'était dit "folle de rage" contre elle-même de ne pas avoir su négocier aussi bien que ses partenaires à l'écran. (Luke Mintz; Henri-Pierre André pour le service français; Thomson Reuters Foundation est la fondation caritative de Thomson Reuters dédiée à la couverture des sujets humanitaires et liés aux droits des femmes, à la lutte contre la corruption et au changement climatique.; http://www.trust.org)