La police a tiré des gaz lacrymogènes sur des centaines de partisans de Sonko alors qu'ils suivaient des véhicules qui l'emmenaient au tribunal pour la reprise d'un procès en diffamation contre lui, ont rapporté les journalistes de Reuters. Les manifestants ont brûlé des pneus dans les rues et jeté des pierres sur la police. Un grand supermarché a été incendié, selon les journalistes.

M. Sonko, âgé de 48 ans, est également accusé d'avoir violé une employée d'un salon de beauté en 2021 et d'avoir proféré des menaces de mort à son encontre. Il nie toute faute et affirme que ces accusations sont motivées par des considérations politiques.

Les échauffourées de jeudi constituent la dernière série de troubles au Sénégal, où des élections présidentielles sont prévues en février de l'année prochaine. Le pays a longtemps été considéré comme un bastion de stabilité et de démocratie dans une région agitée, une réputation ébranlée par des violences meurtrières au cours des deux dernières années.

Une grande partie de la colère est dirigée contre le président Macky Sall, dont le refus de se présenter pour un troisième mandat en a irrité plus d'un. La constitution sénégalaise n'autorise que deux mandats, mais certains craignent que M. Sall ne profite d'une récente modification de la constitution pour réinitialiser son mandat, répétant ainsi une tactique utilisée par d'autres dirigeants pour étendre leur pouvoir dans la région.

Les tensions se sont exacerbées avant la comparution de Sonko devant le tribunal cette semaine, avec trois jours de protestation. Plus de 10 000 sympathisants se sont rassemblés sur un terrain à Dakar mardi pour encourager M. Sonko, qui espère se présenter à l'élection présidentielle de février. L'ancien inspecteur des impôts est arrivé en troisième position lors des élections de 2019.

Les partisans de Sonko accusent le président Macky Sall de chercher à l'éliminer de la compétition par un verdict de culpabilité.