Le président français a ajouté lors d'un discours à Toulon qu'il ne voulait pas entrer dans le débat sur une réforme des statuts de la BCE, lui qui a depuis des années pressé l'institution de soutenir plus qu'elle ne le fait la croissance.

"Naturellement, la Banque centrale européenne a un rôle déterminant à jouer", a-t-il dit. "Il y a des débats sur ce que lui autorisent ses statuts. Je ne veux pas entrer dans ces débats. La BCE est indépendante. Elle le restera."

"Je suis convaincu que face au risque déflationniste qui menace l'Europe la Banque centrale agira. A elle de décider quand et avec quels moyens. C'est sa responsabilité. Nul ne doit douter qu'elle l'assumera, et, d'ailleurs je me félicite de ce qu'elle ait commencé à le faire", a-t-il ajouté.

Le président français et la chancelière allemande Angela Merkel ont fait part récemment de leur intention de s'abstenir de dire à la BCE ce qu'elle devrait faire ou ne pas faire.

"Cette solidarité sans faille n'est pas envisageable sans une discipline plus stricte. Si l'on veut plus de solidarité, il faut plus de discipline budgétaire", a ajouté Nicolas Sarkozy.

"Nous devons discuter ensemble de nos politiques budgétaires, non pour qu'elles soient les mêmes partout alors que les situations sont différentes, mais pour qu'elles se rapprochent au lieu de s'écarter les unes des autres."

"Examinons en commun nos budgets. Instaurons des sanctions plus rapides plus automatiques et plus sévères pour ceux qui ne respectent pas leurs engagements. Renforçons les dispositifs de prévention pour que les dérives que nous avons connues ne se reproduisent plus", a-t-il ajouté.

Nicolas Sarkozy a une nouvelle fois défendu son projet de règle d'or constitutionnelle, qu'il a pour l'instant échoué à mettre en oeuvre en raison de l'opposition des socialistes.

"Chaque pays de la zone euro doit adopter une règle d'or qui inscrira dans son ordre juridique l'objectif d'équilibre budgétaire. La France doit l'adopter", a-t-il dit.

"L'idéal si chacun faisait preuve de responsabilités, serait de le faire avant la présidentielle. Si tel n'était pas le cas, il faudrait le faire immédiatement après."

Emmanuel Jarry, avec Patrick Vignal et Jean-Baptiste Vey à Paris, édité par Yves Clarisse