ABERDEEN, Ecosse, 18 mars (Reuters) - La Première ministre écossaise Nicola Sturgeon demandera samedi à Theresa May, qui s'apprête à enclencher officiellement la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, de réfléchir à son refus de discuter d'un nouveau référendum sur l'indépendance de l'Ecosse.

Nicola Sturgeon, qui est aussi la chef du Parti national écossais (SNP), a demandé lundi la tenue d'un nouveau référendum sur l'indépendance entre l'automne 2018 et le printemps 2019, une fois clarifiées les conditions d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, à laquelle les Ecossais se sont opposés lors du référendum sur le Brexit en juin 2016.

La Première ministre britannique a redit jeudi son opposition à la tenue en Ecosse d'un référendum sur l'indépendance dans les délais souhaités par son homologue écossaise. Ce n'est "pas le moment", a-t-elle dit.

"(May) a le temps de réfléchir encore et j'espère qu'elle le fera. Si sa préoccupation concerne la question du moment, alors (...) je serais heureuse d'avoir cette discussion", dira Nicola Sturgeon selon le texte de son discours distribué à l'avance.

Un vote est prévu la semaine prochaine au Parlement écossais, où les indépendantistes sont majoritaires. Ils devraient autoriser Nicolas Sturgeon demander un vote sur un nouveau référendum.

Mais, selon la Constitution britannique, ce vote devra avoir été approuvé par le Parlement britannique à Londres.

Le référendum sur le Brexit en juin dernier a ébranlé les relations des quatre pays qui constituent le Royaume-Uni. L'Angleterre et le Pays-de-Galles ont voté pour le Brexit, tandis que les Ecossais et l'Irlande du Nord se sont prononcés pour un maintien au sein de l'UE.

Face à la perspective de voir le Royaume-Uni quitter l'UE sans grande contrepartie, les nationalistes écossais estiment que l'Ecosse doit pouvoir se prononcer à nouveau sur son avenir.

En Irlande du Nord, le principal parti nationaliste a indiqué qu'il voulait lui aussi un vote sur une sécession d'avec le Royaume-Uni après le vote du territoire en faveur du Brexit.

En septembre 2014, les Écossais avaient rejeté à 55% la voie de la sécession. Mais Nicola Sturgeon a été élue l'an dernier sur un programme qui comportait la possibilité d'une nouvelle consultation sur l'indépendance s'il y a avait un changement notable "comme par exemple si l'Ecosse était poussée vers la sortie de l'UE contre sa volonté"

"Nous pouvons encore décider la voie à prendre", dira Nicola Sturgeon à la conférence de son parti. "Quelles que soient nos différentes opinions sur l'indépendance, nous pouvons tous nous unir sur ce principe simple : l'avenir de l'Ecosse doit être choisi par l'Ecosse." (Elisabeth O'Leary; Danielle Rouquié pour le service français)