HARARE, 6 juillet (Reuters) - Les Zimbabwéens ont déserté les rues de la capitale Harare et de nombreuses entreprises ont fermé mercredi lors d'une opération "ville fantôme" organisée via les réseaux sociaux pour protester pacifiquement contre le gouvernement.

Des banques étrangères et magasins de vêtements ont fermé dans le centre de la capitale mercredi alors que des centaines de jeunes ont bloqué des routes dans le quartier de Mufakose, à l'ouest d'Harare, pour empêcher les gens d'aller travailler.

Ce mouvement de protestation fait suite à de violents affrontements lundi entre des chauffeurs de taxis et la police, qui ont débouché sur l'arrestation de 95 personnes.

Les médecins, infirmières et professeurs sont également en grève pour protester contre les retards dans le paiement de leurs salaires.

L'opération de mercredi, suivie dans les plus grandes villes du pays, a été organisé via Twitter, Facebook et WhatsApp par un pasteur zimbabwéen de 39 ans, Evan Mawarire, désireux de protester contre le gouvernement de Robert Mugabe qui, dit-il, "a permis la corruption, l'injustice et la pauvreté".

"Nous sommes arrivés à un point où tout le monde dit "assez". La réponse a été extraordinaire... C'est ce dont nous avions tous besoin, quelque chose qu'on peut faire tous ensemble", a déclaré Mawarire à Reuters.

Les habitants de ce pays d'Afrique australe font face à une sécheresse dévastatrice, un fort taux de chômage et à une récente pénurie d'argent liquide. La précédente opération "ville fantôme" remonte à avril 2007. (MacDonald Dzirutwe, Laura Martin pour le service français)