(Actualisé avec défilé Jean-Paul Gaultier)

par Pascale Denis

PARIS, 29 septembre (Reuters) - Jean-Paul Gaultier a livré samedi, au cinquième jour des défilés de prêt-à-porter printemps-été 2013, un grand spectacle de mode dévolu aux pop stars des années 1980 et animé par une chorégraphie rendant hommage aux années disco.

L'ambiance était à la fête au siège de la maison de couture, au son de Madonna, Annie Lennox, Grace Jones, Michael Jackson ou Milène Farmer.

"Même en période de crise, il faut s'amuser", a déclaré à la presse le couturier qui a notamment habillé Madonna ou Grace Jones. La première a incarné, selon lui, "une forme de revendication, en brûlant ses soutiens-gorge", la seconde a été le "symbole de l'élégance et de la beauté black".

La collection fait la part belle au noir, pour les smokings aux épaules élargies, au décolleté plongeant en "V", ou pour des combinaisons-bustier en jersey de soie éclairées de feuilles argentées.

Le noir s'impose aussi dans les pièces maîtresses du vestiaire Gaultier où l'on retrouve son goût pour le glamour rock : les tops mêlant corsets "obus", résille, voile rebrodé ou laçage façon "cage", portés sur des jupes droites et des collants résille coupés à mi-mollet.

Le noir se retrouve aussi dans des robes frangées de raphia luisant et de voile et les bottines compensées entièrement lacées.

L'iconique marinière est revisitée dans des robes tubes en tricotage de dentelles ou agrémentée d'un voile sur un micro-short noir, tandis que les tailleurs rayés ont les épaules adoucies par des pièces d'organdi.

Les années 1980 sont présentes aussi dans des pantalons de lumière larges et fluide, bleu ou blanc métallisés, assortis de blousons "teddy", ou bien dans une combinaison chocolat dont la jambe est entièrement sanglée de cuir.

Le jean large de ces années là est revu en georgette pailletée, avec sa longue tunique.

Le défilé était clos par Amanda Lear, reine du disco, ondulant dans un fourreau pailleté fushia réchauffé par un blouson de cuir noir.

HUMEURS VOYAGEUSES CHEZ WESTWOOD

Vivienne Westwood reste fidèle à ses inspirations multiples: le tribal, le grand siècle, l'Afrique ou l'Asie.

La griffe présentait sa collection, Jeux Olympiques et jubilée de la reine Elizabeth II obligent, dans les salons dorés de l'ambassade de Grande-Bretagne.

L'inclassable styliste anglaise multiplie les effets bouillonnants sur des robes fourreaux, aux épaules ou aux hanches ou sur des tops asymétriques portés avec des micro-shorts ou des bermudas.

Elle ne résiste pas non plus aux découpes compliquées, comme aux larges aplats de tissus sur des vestes de tailleurs gris fer étranglés à la taille.

Elle reprend aussi plusieurs de ses grands classiques : les jupes fourreaux aux volumes en coin sur les fesses, dans des soies mordorés, ou la robe de jolie bergère XVIIIe siècle en soie couleur tabac.

L'allure est émaillée de découpes compliquées, d'effets bouillonnant sur les épaules ou les hanches.

Quelques passages presque dépouillés offrent des robes portefeuilles en soie légère, rapidement nouées à la taille ou agrémentée d'une cape, dans des tons vert anis, camel ou blanc.

Vivienne Westwood dit avoir été inspirée, entre autres, par les tableaux de Velasquez, au musée du Prado. Pour les imprimés, elle évoque les motifs de boîtes à thé chinoises.

Juchés sur des talons aux volumes XXL en vernis coquelicot ou ornés d'arabesques, les modèles défilaient le visage blanchi d'un masque en forme de coeur.

(Edité par Jean-Loup Fiévet)