* Santorum réussit une percée spectaculaire

* Romney donné favori de la primaire du New Hampshire

* Bachmann se retire, Perry reste dans la course (Actualisé, retrait de Bachmann, maintien de Perry)

par Michelle Nichols et Scott Malone

MANCHESTER, New Hampshire, 4 janvier (Reuters) - Après sa très courte victoire dans l'Iowa, Mitt Romney s'attend à être la cible de vives attaques de la part d'adversaires désireux de le faire chuter de sa place de favori des primaires républicaines.

L'ancien gouverneur du Massachusetts, qui incarne la tendance modérée au sein du Parti républicain, n'a remporté qu'avec huit voix d'avance mardi le caucus de l'Iowa, devant l'un de ses rivaux peu connus, Rick Santorum.

Il a totalisé 30.015 suffrages, soit 24,6% des voix, lors de cette toute première étape des primaires du Grand Old Party, a dit le président du Parti républicain pour l'Iowa, Matt Strawn.

Mitt Romney, 64 ans, retrouve pratiquement le score qu'il avait enregistré en 2008 au caucus de l'Iowa, où il avait terminé à une décevante deuxième place. Cette année-là, il avait dû s'incliner au fil des primaires face à John McCain.

"Je sais que les attaques vont venir, et qu'elles seront désormais plus rapides et furieuses", a-t-il déclaré mercredi sur le plateau de l'émission "Good Morning America", sur la chaîne ABC.

L'absence de vainqueur clair confirme la grande indécision qui anime les électeurs républicains. Après des mois de campagne électorale, aucun des sept prétendants ne parvient à se dégager au début du processus de désignation du candidat républicain à la présidentielle de novembre prochain.

PERRY SE RETIRE AU TEXAS

Ancien sénateur de Pennsylvanie âgé de 53 ans, Rick Santorum, dont le résultat a surpris, semble avoir rallié autour de lui les suffrages des électeurs les plus conservateurs et tiré profit des faiblesses de Mitt Romney.

Le représentant texan Ron Paul, âgé de 76 ans et tenant du "libertarianisme", s'est classé troisième, avec 21,4%, soit 26.219 voix, suivi par l'ancien président de la Chambre des représentants Newt Gingrich (13,3%, soit 16.251 voix).

Le but du caucus de l'Iowa, qui fut l'un des plus serrés de l'histoire selon la chaîne CNN, est d'élire 25 délégués, sur les 1.143 requis pour obtenir l'investiture du Parti républicain.

S'il s'agit d'un nombre restreint par rapport au total exigé, et bien que la campagne en soit à ses prémices, le caucus de l'Iowa revêt une grande importance pour le camp républicain.

Il ne fournit, certes, pas le nom du futur prétendant qui sera investi après un long processus mais il permet d'opérer un premier tri entre les ambitions de chacun.

Le gouverneur du Texas, Rick Perry, qui avait dit son intention de rentrer chez lui pour réfléchir à la suite à donner à sa candidature après une décevante cinquième place et 10,3% des suffrages (12.604 voix), a décidé de rester dans la course.

Il prépare la primaire de Caroline du Sud, le 21 janvier. "La prochaine étape du marathon, c'est le 'Palmetto State'. Caroline du Sud, nous voilà !", écrit-il sur son compte tweeter.

CAP SUR LE NEW HAMPSHIRE

Rick Perry, 61 ans, avait pris la tête des enquêtes d'opinion devant Mitt Romney lors de son entrée dans la course à l'investiture au mois d'août. Mais sa cote de popularité s'était sérieusement effritée en raison de mauvaises prestations lors des débats entre candidats.

Il avait été touché par le ridicule lors d'un important débat en novembre en se montrant incapable de se souvenir les noms des trois administrations dont il promettait la suppression s'il était élu président.

La représentante Michele Bachmann, élue du Minnesota, a terminé en sixième position avec 5% et a décidé, elle, de se retirer. Elle avait pourtant remporté un "scrutin de paille" (vote blanc) l'été dernier dans l'Iowa.

Le dernier des prétendants à l'investiture, Jon Huntsman, a dû se contenter de 0,6%, soit 745 voix.

La prochaine étape, dans le processus de désignation du candidat républicain à la présidentielle, qui aura lieu le 6 novembre, sera la primaire du New Hampshire, le 10 janvier.

Ce pourrait être l'occasion pour Mitt Romney d'apparaître plus nettement comme le favori. Dans cet Etat de Nouvelle-Angleterre où il possède une résidence secondaire, il est crédité de 41% à 43% des intentions de vote chez les électeurs républicains, dans deux récents sondages. Son plus proche rival est Ron Paul, loin derrière avec entre 17 et 21%.

Dans une étude menée les 2 et 3 janvier par 7 News et l'Université de Suffolk, Mitt Romney est crédité de 43% des intentions, contre 14% pour Ron Paul, 9% pour Jon Huntsman, 7% pour Newt Gingrich et 6% pour Rick Santorum.

"Si Santorum dépasse Gingrich et le relègue en cinquième position, c'en sera fini de Gingrich", note David Paleologos, directeur du centre de recherche politique de l'université de Suffolk.

Dix jours aqprès la Caroline du Sud, la primaire républicaine sera organisée le 31 janvier en Floride. Puis ce sera au tour des caucus du Nevada et du Maine, le 4 février. (avec Jane Sutton, Eric Johnson et Steve Holland dans l'Iowa et la rédaction de Washington, Pierre Sérisier, Eric Faye et Gregory Schwartz pour le service français, édité par Gilles Trequesser)