ABUJA, 26 août (Reuters) - Les responsables du coup d'Etat militaire au Mali ont déclaré à une délégation de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) vouloir garder le pouvoir pendant une période de transition de trois ans, a déclaré mercredi la présidence nigériane.

Les négociateurs de la Cédéao ont été dépêchés à Bamako le week-end dernier pour débattre des modalités d'un retour à un pouvoir civil avec les officiers de l'armée qui ont déposé le 18 août le président Ibrahim Boubacar Keita.

Mais trois jours de discussions n'ont abouti à aucune décision sur l'organisation d'un gouvernement de transition.

Alors que les chefs de la junte évoquaient initialement une période de transition d'une durée "raisonnable", la présidence nigériane a expliqué mercredi que les mutins réclamaient désormais trois ans avant la tenue d'élections.

"Nous leur avons dit que ce qui serait acceptable pour la Cédéao serait un gouvernement provisoire dirigé par un civil ou un officier en retraite, pour une durée de six à neuf mois, au maximum 12 mois", explique un communiqué de la présidence en citant le chef de la délégation envoyée au Mali, Goodluck Jonathan.

La junte malienne, qui a arrête le président Keita pendant le coup d'Etat, a par ailleurs rejeté la demandé de la Cédéao d'autoriser l'ex-chef de l'Etat à regagner sa résidence privée.

"Ils ont dit qu'il pourrait partir à l'étranger et refuser de revenir pour répondre aux questions qu'ils pourraient avoir à lui poser", a dit Goodluck Jonathan selon les propos rapportés par la présidence nigériane.

Les militaires au pouvoir à Bamako réclament également la levée des sanctions prises après le coup d'Etat.

Les dirigeants des 15 pays membres de la Cédéao doivent se réunir vendredi pour débattre du dossier malien.

(Felix Onuah; version française Claude Chendjou, édité par)