(Actualisé, amiral Guillaud, §§ 2, 3)

GAO, Mali, 22 février (Reuters) - Un double attentat suicide à la voiture piégée a visé les rebelles touaregs du MNLA vendredi dans une petite ville à la frontière entre le Mali et l'Algérie, tuant cinq personnes, a annoncé un porte-parole du mouvement séparatiste.

En visite au Canada, le chef d'état-major des armées françaises, l'amiral Edouard Guillaud, a déclaré que la France était toujours prête à entamer le retrait de ses forces du Mali le mois prochain, malgré l'attaque rebelle lancée jeudi à Gao.

"Cela dépendra évidemment des conditions", a dit l'amiral Guillaud, qui a toutefois ajouté ne voir actuellement "aucune raison" pour ne pas entamer alors le retrait de certains éléments.

Vendredi, des islamistes présumés ont mené deux attentats suicides à In Khalil, à 1.700 km au nord-est de la capitale malienne Bamako.

Ces attaques sont intervenues au lendemain de la mort de deux civils dans un attentat à la voiture piégée à Kidal, et d'une quinzaine de djihadistes au cours d'affrontements avec les soldats maliens et français à Gao.

Les forces françaises ont dû prêter main forte jeudi aux troupes maliennes pour déloger de la mairie de Gao, la plus grande ville du Nord, des combattants islamistes infiltrés pendant la nuit.

Deux soldats français ont été très légèrement blessés et quatre soldats maliens blessés au cours de cette opération, a dit vendredi l'état-major de l'armée française. (voir

A In Khalil, le double attentat suicide à la voiture piégée a fait trois morts dans les rangs des Touaregs, en plus des deux kamikazes, a déclaré Moussa Ag Assarid, le représentant du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) à Paris.

Les indépendantistes touaregs s'étaient emparés du nord du Mali l'an dernier en s'alliant avec les groupes islamistes locaux, le Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) et Ansar Dine, et avec les djihadistes d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Le MNLA a par la suite été mis sur la touche par ses anciens alliés, mais au terme d'un retournement d'alliance qui l'a vu se coordonner avec l'armée française après le début de l'opération "Serval", le 11 janvier, il a repris le contrôle de Kidal et de petites villes autour de l'Adrar des Ifoghas, le massif montagneux où se cacheraient les principaux chefs islamistes. (Joe Penney et Cheick Diouara, avec Nicholas Vinocur à Paris, David Ljunggren à Ottawa et John Irish à Dakar, Tangi Salaün et Guy Kerivel pour le service français)