PARIS, 19 mai (Reuters) - Emmanuel Macron et Olaf Scholz se sont dits "profondément préoccupés par la situation en Géorgie", dimanche dans un message commun, après l'adoption de la loi sur "l'influence étrangère" qui écarte selon eux le pays de sa "voie européenne".

"C'est avec un profond regret que nous prenons note de la décision du gouvernement géorgien et du parti au pouvoir de s'écarter de cette voie en agissant à l'encontre de nos valeurs européennes communes et des aspirations du peuple géorgien", ont déclaré le président français et le chancelier allemand, dans ce message publié sur la page Facebook d'Emmanuel Macron.

"Nos deux pays ont été de fervents défenseurs de la voie européenne de la Géorgie et ont activement soutenu la décision du Conseil européen d'accorder le statut de candidat à la Géorgie en décembre 2023", rappellent les deux dirigeants.

"La voie européenne de la Géorgie a été tracée, mais la vitesse et la direction de la progression dépendent de la Géorgie", soulignent-ils.

La loi sur la "transparence de l'influence étrangère" a été approuvée cette semaine par le Parlement de Tbilissi en dépit d'un vaste mouvement de contestation de l'opposition.

La présidente géorgienne, Salomé Zourabichvili, a opposé samedi son veto à cette législation qui contredit selon elle la Constitution du pays et exige des organisations recevant plus de 20% de leurs financements de l'étranger qu'elles s'enregistrent comme "agents d'influence étrangère", à l'image d'une loi similaire en Russie.

Dans une interview à la Tribune Dimanche, Salomé Zourabichvili reconnaît cependant que son veto "ne changera rien" - le parti au pouvoir, Rêve géorgien, peut passer outre grâce à sa majorité parlementaire - et appelle les électeurs de son pays à confirmer "le choix européen de la Géorgie" lors des prochaines législatives d'octobre.

Elle appelle Emmanuel Macron à se rendre en Géorgie avant le début de la campagne électorale en septembre.

"J'ai écrit au président Macron, je l'attends pour la fête de l’indépendance de la Géorgie, le 26 mai. Qu’il vienne à ce moment-là serait très juste", dit-elle. (Rédigé par Jean-Stéphane Brosse)