Genève (awp) - Le groupe bancaire genevois Lombard Odier a bouclé l'année dernière sur un bénéfice net de 124,5 mio CHF, en recul de 13% sur un an. Une base de comparaison élevée en 2015 explique l'important écart. L'exercice écoulé a été néanmoins marqué par la frilosité des investisseurs qui s'est répercutée négativement sur les recettes. La banque privée demeure prudente pour l'année 2017.

L'associé-gérant senior Patrick Odier relativise la baisse du bénéfice net. "Nous dépassons en 2016 le résultat obtenu il y a deux ans, où nous avions dégagé 120 mio CHF", a-t-il indiqué à AWP. La cession de participations avaient notamment permis à la banque de générer des revenus extraordinaires en 2015.

Les actifs totaux de la clientèle ont enflé de 4% à 233 mrd CHF, indique jeudi Lombard Odier. La banque a obtenu cette progression malgré la volatilité persistante des marchés, les changements politiques et les incertitudes macroéconomiques. Les afflux d'argent frais ont atteint 5,2 mrd CHF.

"L'augmentation des actifs de la clientèle en 2016 est positive, compte tenu des conditions de marché difficiles", affirme M. Odier.

Dans le détail des lignes de métier, la gestion de fortune a vu sa masse sous gestion augmenter de 2,6% à 119 mrd CHF. En revanche, un recul des avoirs gérés est constatée dans la gestion d'actifs. Le volume a perdu quelque 8% à 45 mrd CHF.

CAPITALISATION RENFORCÉE

Spécificité du groupe Lombard Odier, les services technologiques et bancaires ont poursuivi leur croissance, en gonflant de près de 17% à 69 mrd CHF. Cette division emploie à elle seule 600 personnes, sur quelque 2300 collaborateurs au niveau du groupe.

L'évolution favorable de la masse sous gestion ne s'est toutefois pas répercutée sur le produit d'exploitation de Lombard Odier. Les recettes se sont repliées de 3% à 1,04 mrd CHF. Les conditions de marché difficiles ont engendré une activité "morose" de la clientèle, explique le groupe dans un communiqué.

L'établissement parle malgré tout de résultats réjouissants, obtenus grâce notamment à l'expansion dans de nouveaux marchés, dont l'Amérique latine, le Proche-Orient, l'Afrique. En Asie, la croissance des revenus s'est révélée "solide" grâce à l'accent mis sur la gestion discrétionnaire.

En termes de capitalisation, Lombard Odier affiche une position renforcée sur douze mois. Le ratio de fonds propres dur (CET1) a enflé de 3,6 points de pourcentage pour atteindre 29,3%. Les fonds propres sont subi une érosion de 4% à 1,05 mrd.

A fin décembre, la somme du bilan affichait 16,38 mrd CHF, ce qui représente une hausse de 1%.

Malgré une reprise des marchés financiers, l'année 2017 restera complexe. "Nous demeurons prudents malgré des signaux encourageants sur la croissance aux Etats-Unis, en Europe et sur les marchés émergents", explique M. Odier.

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