TUNIS, 17 janvier (Reuters) - Le conseil présidentiel chargé de désigner un gouvernement d'union nationale en Libye, à la suite de l'accord conclu le mois dernier sous les auspices de l'Onu, a retardé de quarante-huit heures l'annonce de ce nouveau gouvernement.

Dans un communiqué diffusé samedi soir, le conseil dit avoir fait de "grands progrès" depuis le début de ses consultations le 1er janvier mais ajoute avoir encore besoin de deux jours pour achever son travail.

L'envoyé spécial des Nations unies pour la Libye, Martin Kobler, a déclaré sur Twitter qu'il "regrettait" ce report. "La Libye ne peut plus attendre", souligne-t-il.

L'accord conclu le 17 décembre à Skhirat, au Maroc, entre les représentants des factions libyennes a confié au conseil présidentiel de neuf membres la mission de désigner dans un délai d'un mois un gouvernement d'union nationale que le Conseil de sécurité de l'Onu devra appuyer par l'adoption d'une résolution.

Quatre ans après la chute de Mouammar Kadhafi, la Libye est divisée entre un gouvernement autoproclamé à Tripoli et le gouvernement reconnu par la communauté internationale qui a trouvé refuge dans l'Est, près de la frontière égyptienne.

Ces deux entités sont soutenues par d'anciens rebelles et des milices qui ont fait plonger le pays dans le chaos, ce dont a profité l'EI pour s'implanter, notamment autour de la ville de Syrte.

La Chambre des représentants, le Parlement réfugié dans l'est du pays, doit devenir le principal organe législatif tandis qu'un Conseil d'Etat aura un rôle consultatif.

L'accord est loin de faire l'unanimité et a même été rejeté par les chefs des deux parlements rivaux et par les tenants de la ligne dure dans les deux camps.

Les pays occidentaux espèrent que la lassitude de la guerre, l'effondrement des revenus pétroliers, la promesse d'aide étrangère et la menace constituée par l'EI finiront par convaincre les Libyens qui hésitent encore à se rallier au nouveau gouvernement. (Aidan Lewis à Tunis et Ahmed Elumami à Tripoli; Tangi Salaün et Guy Kerivel pour le service français)