(Actualité avec communiqués de la Minusma et du MNLA)

BAMAKO, 20 janvier (Reuters) - Les soldats néerlandais de la force de maintien de la paix des Nations unies au Mali (Minusma) ont mené une frappe aérienne contre des rebelles touaregs mardi dans le nord du pays, ont annoncé la Minusma et les rebelles du MNLA.

C'est la première fois que le contingent des Pays-Bas, qui comprend 380 soldats et quatre hélicoptères Apache, mène une action militaire directe depuis son déploiement.

"La Minusma a été contrainte de recourir à la force en réponse à des tirs directs à l'arme lourde sur ses casques bleus à Tabankort, située à environ 200 km au nord de Gao", a annoncé la mission onusienne dans un communiqué.

Selon des diplomates, la frappe a visé des rebelles séparatistes du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) qui approchaient de Tabankort, où sont basés des miliciens pro-gouvernementaux. Des casques bleus sont aussi déployés dans la ville pour protéger la population civile.

Le porte-parole du MNLA, Moussa Ag Acharatoumane, a déclaré à Reuters que cinq rebelles avaient été tués et plusieurs autres blessés par des tirs provenant d'au moins un hélicoptère des Nations unies.

Il a par la suite dénoncé dans un communiqué "l'absence de neutralité" de la Minusma en arguant du fait qu'en pareilles circonstances, en octobre 2014, les casques bleus n'étaient pas intervenus pour arrêter la progression de miliciens pro-Bamako vers une base du MNLA à Intililt.

"La Coordination des mouvements de l'Azawad (...) prend la décision de suspendre toute coopération sur le plan sécuritaire avec la Minusma jusqu'à nouvel ordre", dit le communiqué.

La Minusma assure de son côté avoir agi "conformément à son mandat qui l'autorise à user de la force pour protéger les populations civiles" et avoir procédé à des tirs de sommation. (David Lewis et Emma Farge; Tangi Salaün pour le service français)