Les régulateurs bancaires mondiaux ont convenu lundi d'intensifier leurs efforts pour mieux comprendre les risques financiers liés au changement climatique, malgré la résistance des États-Unis.

L'organe de surveillance du forum mondial des régulateurs bancaires s'est réuni lundi pour faire le point sur les travaux du comité sur les risques financiers liés au climat et a convenu de donner la priorité aux efforts visant à comprendre les implications des phénomènes météorologiques extrêmes sur les risques financiers, a indiqué la Banque des règlements internationaux dans un communiqué.

Cet accord intervient alors que les décideurs politiques et les régulateurs bancaires des deux côtés de l'Atlantique débattent de la mesure dans laquelle le changement climatique doit être intégré dans la politique des banques centrales, une lutte qui, selon les analystes, est susceptible de façonner les décisions des banques centrales à travers le monde.

En Europe, les législateurs ont redoublé d'efforts pour lutter contre les risques liés au climat, la Banque centrale européenne ayant fait de la gestion des risques climatiques une priorité essentielle ; aux États-Unis, les efforts ont été réduits ou suspendus.

Le groupe des gouverneurs des banques centrales et des responsables de la surveillance, qui constitue l'organe de surveillance du Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, a également annoncé qu'il publierait un cadre de divulgation volontaire sur les risques financiers liés au climat à l'intention des juridictions.

Bien que le Comité de Bâle ne dispose d'aucune autorité internationale ni d'aucun pouvoir coercitif, ses travaux sur le climat établissent des normes internationales qui ont une forte influence sur la réglementation nationale.

Selon les analystes, sa réflexion est plus proche de celle des régulateurs européens et britanniques, qui prennent des mesures pour intégrer les risques climatiques dans les attentes prudentielles des banques, que de celle des régulateurs américains.

Ces dernières années, la Réserve fédérale américaine a pris certaines mesures pour intégrer le changement climatique dans ses travaux par le biais d'analyses préliminaires et de rapports, mais son président, Jerome Powell, a insisté à plusieurs reprises sur le rôle limité de la Fed dans ce domaine.

Plus récemment, le président américain Donald Trump et d'autres républicains climatosceptiques ont mené une campagne contre les politiques liées aux questions environnementales, sociales et de gouvernance dans l'ensemble du gouvernement, de l'exploitation du charbon aux véhicules électriques en passant par la DEI. En janvier, la Fed s'est retirée du Réseau des banques centrales et des autorités de surveillance pour l'écologisation du système financier (NGFS), un organisme mondial regroupant des banques centrales et des régulateurs qui se consacrent à l'exploration de moyens de contrôler les risques climatiques dans le système financier. En mars, le Bureau du contrôleur de la monnaie du département du Trésor américain s'est retiré d'un ensemble de principes climatiques convenus conjointement pour les grandes banques américaines, qualifiant ce cadre de « trop contraignant et redondant ».

Le cabinet d'avocats Mayer Brown a déclaré en avril qu'il s'attendait à ce que la Federal Deposit Insurance Corporation (« FDIC ») et la Fed se retirent prochainement des principes climatiques communs.