BERLIN, 25 septembre (Reuters) - Angela Merkel a été reconduite dimanche à la tête du gouvernement allemand, mais des semaines de négociations, notamment avec les libéraux du FDP et les Verts, seront sans doute nécessaires pour former une nouvelle majorité.

Voici quelques-unes des personnalités appelées à jouer les premiers rôles dans ces discussions, qui pourraient conduire à la formation d'une "coalition jamaïquaine", noir pour les conservateurs de la CDU-CSU, jaune pour les libéraux du FDP, et vert pour les Grünen :

CHRISTIAN LINDNER, président du FDP

Avec ses costumes à la mode et sa barbe de trois jours, le chef de file des libéraux âgé de 38 ans a pratiquement réussi à sortir la formation de sa mauvaise passe à lui tout seul. En 2013, le FDP conduit par Guido Westerwelle avait été exclu du Bundestag faute d'avoir tenu sa promesse de baisser les impôts quand il était au gouvernement.

Les médias allemands comparent parfois Lindner à Emmanuel Macron en raison de son âge et de sa confiance en lui, mais il s'est montré hostile aux projets de renforcement de l'union économique et monétaire du président français. Il prône par ailleurs la reconnaissance de la souveraineté russe en Crimée.

Christian Lindner s'est dit prêt à entrer au gouvernement, mais n'exclut pas non plus de siéger dans l'opposition. Dans le premier cas, qui semble le plus probable, il pourrait obtenir le ministère des Finances.

WOLFGANG KUBICKI, vice-président du FDP

L'avocat âgé de 65 ans a joué un rôle prépondérant dans le franc succès électoral obtenu en mai dans le Schleswig-Holstein, qui a relancé le FDP avant les élections fédérales de dimanche, et dans les discussions sur la constitution d'une coalition jamaïquaine au niveau local.

Après avoir contesté l'action de Guido Westerwelle au sein du gouvernement Merkel II, il a aidé Christian Lindner à relancer le parti.

Wolfgang Kubicki pourrait prendre la tête du groupe libéral au Bundestag ou entrer au gouvernement. Il a jugé lundi que le FDP ne devait pas chercher à former une coalition jamaïquaine à tout prix.

CEM OZDEMIR et KATRIN GÖRING-ECKARDT, coprésidents des Verts

Tous deux membres de l'aile pragmatique du mouvement écologiste, ils ne sont pas hostiles à une alliance avec les conservateurs. Cem Ozdemir, qui a été l'un des premiers députés d'origine turque, est très populaire au sein de son parti. Il est en outre très critique à l'égard du président turc Recep Tayyip Erdogan. Tous deux sont susceptibles d'entrer au gouvernement.

ANTON HOFREITER, coprésident du groupe parlementaire des Verts

Membre de l'aile gauche du parti, il est proche de l'esprit fondateur du mouvement écologiste et pourrait s'opposer à la formation d'une coalition jamaïquaine, notamment pour des raisons liées à la protection de l'environnement et à l'énergie.

HORST SEEHOFER, président de la CSU

Le charismatique chef de file de l'Union chrétienne-sociale, alliée bavaroise de la CDU, n'a pas ménagé la chancelière, à laquelle il reproche d'avoir ouvert les frontières allemandes aux réfugiés et ne devrait pas se montrer plus conciliant avec elle à l'approche des élections locales qui auront lieu en 2018. Favorable à une remise en cause des liens avec la CDU, il pourrait être un interlocuteur difficile pour Merkel, notamment en ce qui concerne l'immigration et la sécurité.

JOACHIM HERRMANN (CSU)

Autre détracteur de la politique d'accueil des migrants menée par Angela Merkel et partisan de la fermeté dans le maintien de l'ordre, le ministre de l'Intérieur de Bavière, âgé de 61 ans, est considéré comme un possible prétendant à ce poste au niveau fédéral.

JENS SPAHN (CDU)

Le vice-ministre des Finances sortant, âgé de 37 ans, fait figure de prétendant à la succession d'Angela Merkel, dont il conteste aussi la décision au sujet des migrants. Il représente l'aile sociale du parti conservateur.

Il faudra également compter avec le ministre des Finances Wolfgang Schäuble et Peter Altmaier, directeur de la chancellerie.

ANDREAS NAHLES, secrétaire générale du SPD

Membre de la "grande coalition", le parti a exclu de siéger dans le nouveau gouvernement, ce qui ferait de sa nouvelle dirigeante l'une des principales animatrices de l'opposition. Ministre sortante du Travail et des Affaires sociales, cette représentante de l'aile gauche du SPD âgée de 47 ans a fait ses preuves en supervisant l'instauration d'un salaire minimum. (Madelin Chambers, Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Jean-Stéphane Brosse)