(Actualisé avec Mistura, § 4-7-8)

PARIS, 24 janvier (Reuters) - Les pourparlers de paix sur la Syrie, qui se tiennent jeudi et vendredi à Vienne sous l'égide de l'Onu, constituent le "dernier espoir" pour trouver une solution politique au conflit, a estimé mercredi le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian.

"Il n'y a aujourd'hui aucune perspective politique qui se présente, sauf - et c'est le dernier espoir - la réunion qui va se tenir à Vienne demain sous l'égide des Nations unies où l'ensemble des parties prenantes sera présente et où j'espère un agenda de paix pourra être dessiné", a-t-il dit à l'Assemblée nationale.

Les discussions à Vienne, qui vont précéder de quelques jours la conférence de paix organisée les 29 et 30 janvier à Sotchi par la Russie, se focaliseront, selon l'Onu, sur les questions constitutionnelles.

"Par définition, je suis optimiste", a commenté à Vienne l'envoyé spécial de l'Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura. "C'est un moment tout à fait crucial", a-t-il ajouté, précisant que le gouvernement et l'opposition avaient promis d'envoyer des délégations complètes.

Depuis le début du conflit syrien mi-mars 2011, aucune discussion entre les différentes parties syriennes n'a permis de trouver une solution à la crise.

Les précédentes négociations à Genève ont jusqu'à présent toutes achoppé sur la question de l'avenir du président Bachar al Assad et de la mise en place de la transition démocratique.

Pour l'heure, les deux camps ne se sont jamais parlé en tête à tête et il a fallu attendre la huitième session de pourparlers, en décembre dernier, pour que l'opposition syrienne présente une délégation unie, suscitant l'espoir de discussions directes avec les représentants de Damas.

Mais la délégation gouvernementale avait rejeté la ligne dure de l'opposition sur l'avenir d'Assad, et les discussions n'avaient abouti à rien.

Le conflit syrien, qui a fait plusieurs millions de déplacés et plus de 300.000 morts, a commencé sous la forme d'une contestation pacifique et s'est transformé, sous l'effet de la répression du régime, en rébellion armée, rejointe par la suite par des groupes djihadistes, dont l'Etat islamique. (Marine Pennetier et John Irish avec Shadia Nasralla à Vienne, édité par Yves Clarisse et Henri-Pierre André)