SINGAPOUR, 10 juin (Reuters) - Les ministres de la Défense américain et chinois sont restés fermes vendredi sur leurs positions concernant Taïwan, lors de leur premier entretien en personne depuis le début de la présidence de Joe Biden.

Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, et le ministre chinois de la Défense nationale, le général Wei Fenghe, ont échangé, en marge du forum de sécurité en Asie du "Dialogue de Shangri-La", pendant près d'une heure, soit le double du temps initialement prévu pour leur entretien.

Bien que les deux parties ont affirmé vouloir mieux gérer leurs relations, les positions de Pékin et Washington restent polarisées autour de plusieurs situations sécuritaires volatiles, de la souveraineté de Taïwan à l'activité militaire en mer de Chine méridionale, en passant par l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Après la rencontre, les responsables chinois et américains ont souligné la cordialité des débats, signe qu'ils pourraient ouvrir la porte à une communication accrue entre leurs deux armées.

Toutefois, rien n'indique qu'il y ait eu une percée dans le règlement de différends sécuritaires de longue date.

Selon Wei Fenghei, les discussions se sont déroulées "sans heurts" et un porte-parole du ministère chinois de la Défense a ensuite ajouté qu'il avait réitéré la position ferme de Pékin sur Taïwan, qui est que l'île fait partie de la Chine.

Lloyd Austin, de son côté, a appelé la Chine à "s'abstenir de toute nouvelle action déstabilisatrice" envers Taïwan, selon un communiqué de Washington publié après l'entretien.

La Chine, qui revendique le territoire de Taïwan, a accru son activité militaire près de l'île au cours des deux dernières années, en réponse à ce qu'elle appelle la "collusion" entre Taipei et Washington. (Reportage Idrees Ali; version française Alizée Degorce, édité par Kate Entringer)