TUNIS, 7 janvier (Reuters) - Les islamistes d'Ennahda au pouvoir en Tunisie s'effaceront dans quelques jours au profit d'un gouvernement de transition, une fois que majorité et opposition auront convenu de la composition de la commission chargée de veiller au bon déroulement des prochaines élections, ont annoncé mardi les médiateurs.

Trois ans après la chute du président Zine ben Ali, le berceau du "printemps arabe" est entré dans la dernière phase de la transition démocratique après plusieurs mois de paralysie politique due aux rivalités entre religieux et laïques.

Dans le cadre d'un accord conclu à la fin de l'année dernière, Ennahda a accepté de céder le pouvoir à un gouvernement intérimaire apolitique après l'adoption d'une nouvelle Constitution ainsi que d'un calendrier électoral, et la formation d'une commission chargée de superviser les scrutins.

L'Assemblée constituante a entamé la semaine dernière la phase finale de l'examen de la réforme constitutionnelle et les groupes parlementaires s'efforcent de résoudre leurs divergences concernant la commission électorale.

Selon les médiateurs de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), le Premier ministre, Ali Larayed, se tient prêt à démissionner lorsque les membres de la commission auront été désignés.

"Si les partis parviennent à s'entendre, la passation de pouvoir pourrait intervenir dans les deux jours", a déclaré mardi Bou Ali Mbarki, secrétaire général adjoint de l'influente centrale syndicale.

Majorité et opposition se sont d'ores et déjà entendues pour nommer Mehdi Jomaa, actuel ministre de l'Industrie, à la tête du gouvernement de transition qui sera chargé d'expédier les affaires courantes jusqu'aux élections. (Aziz el Yaacoubi, Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Gilles Trequesser)